Les événements relatifs à l’interpellation du juge Angelo Houssou le 17 Mai 2013 dernier, lors de ses formalités pour se rendre au Nigéria ont suscité moult réflexions. C’est pour cette raison que le député Eric Houndété a saisi une nouvelle fois la prérogative qu’offre le règlement intérieur de l’Assemblée nationale à son article 110 pour adresser des questions d’actualité au gouvernement. Pour lui, cette interpellation du juge Angelo Houssou par la police nationale, la diffusion des communiqués cosignés par le Procureur de la République près le tribunal de Cotonou et de l’avocat de la partie civile, constituent des actes qui violent le principe de la séparation des pouvoirs, des droits de l’Homme et de l’indépendance du juge.
Fidèle KENOU
L’intégralité des questions d’actualité au
gouvernement
Objet : Violation du principe
de la séparation des pouvoirs, des droits de l’Homme et de l’indépendance du
juge. Suite
à l’ordonnance de non-lieu rendue par le juge d’instruction Angelo HOUSSOU, le
vendredi 17 mai 2013, dans l’affaire « tentative d’empoisonnement du Chef de
l’Etat et tentative de coup d’Etat », le magistrat a été interpellé à la
frontière de Kraké par la Police Nationale, alors qu’il accomplissait les
formalités de sortie pour se rendre au Nigéria. Son passeport a été saisi, ses
effets personnels ont fait l’objet d’une fouille minutieuse et leur contenu
rendu public. Un communiqué conjointement signé du Procureur de la République
près le tribunal de Cotonou et de l’avocat de la partie civile, critiquant les
ordonnances rendues par le juge, a été diffusé en boucle sur les chaînes de
télévision, dans le but à peine voilé de discréditer le juge et l’ensemble de
l’appareil judiciaire. Retenu à la Direction Générale de la Police Nationale
dans la nuit du vendredi 17 au samedi 18 mai 2013, le magistrat a fait l’objet
d’actes de violences et de voies de fait, séquestration, violation de domicile
et d’entraves à la liberté d’aller et de venir de la part de la Police
Nationale, son domicile étant par ailleurs assiégé par des agents des forces
armées et de sécurité, des agents secrets dont il ignore l’identité et la
mission.
En application de l’article 110
du Règlement intérieur de l’Assemblée Nationale, il est demandé au gouvernement
:
1- de fournir tous les
éclaircissements et son appréciation sur les actes de séquestration, violation
de domicile et d’entraves à la liberté, d’aller et de venir du magistrat HOUSSOU,
et de situer les responsabilités des uns et des autres.
2- d’indiquer les mesures
prises pour sanctionner les personnes responsables des actes commis sur la
personne du magistrat HOUSSOU, les atteintes à sa vie privée et les menaces à
sa sécurité et celle de sa famille.
3- de préciser si le passeport
du magistrat a été restitué et à quelle date.
4- de préciser les dispositions
prises pour garantir le respect de l’indépendance du juge béninois dans
l’exercice de ses fonctions.
5- d’expliquer pourquoi le Procureur
de la République signe un communiqué conjoint avec l’avocat de la partie
civile, communiqué diffusé en boucle sur les chaînes de télévision.
6- de dire si le gouvernement
entend arrêter d’instrumentaliser les médias publics qu’il confisque exclusivement
à son service et à ceux de ses soutiens.
7- de préciser enfin si
les interventions intempestives et publiques du Procureur de la République et
du Directeur Général de la Police Nationale dans plusieurs affaires judiciaires
en cours d’examen, ne sont pas de nature à jeter le discrédit sur l’ensemble de
l’appareil judiciaire, dont le Président de la République est pourtant le
premier garant au terme de la Constitution du 11 décembre 1990.
Fait à Porto-Novo, le 24 mai
2013
Eric HOUNDETE.
Eric HOUNDETE.
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