En adéquation avec la constitution de notre pays, le Chef de
l’Etat, son excellence Thomas Boni YAYI a présenté devant les élus du peuple au
palais des Gouverneurs à Porto-Novo, le discours sur l’Etat de la Nation.
Toutes les composantes de la Société étaient présentes à cette occasion. Voici
l’intégralité du discours.
Dr Thomas Boni YAYI |
Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale,
Monsieur
le Président de la Cour Constitutionnelle,
Monsieur le Président de la Cour Suprême,
Monsieur
le Président de la Haute Cour de Justice,
Monsieur le Président du Conseil
Economique et Social, Monsieur le Président de la Haute Autorité de l’Audiovisuel
et de la Communication, Mesdames et Messieurs les Membres du Gouvernement,
Monsieur le Médiateur de la République, Messieurs les Hauts Commissaires,
Madame la Grande Chancelière de l’Ordre National du Bénin, Excellences,
Mesdames et Messieurs les Chefs de mission diplomatique et consulaire et les
Représentants des Organisations Internationales, Honorables Députés,
Monsieur le Préfet des
départements de l’Ouémé et du Plateau, Monsieur le Maire de la ville de
Porto-Novo, Majestés et Distingués Sages et Notables de la ville de Porto-Novo,
Mesdames et Messieurs les responsables des confessions religieuses, Mesdames et
Messieurs,
Dans le respect des dispositions
de l’article 72 de notre Constitution, je suis particulièrement heureux de me
retrouver une fois encore, ce jour 28 décembre 2012, devant votre Auguste
Assemblée pour livrer mon message sur l’état de la Nation dans la ville de
Porto-Novo, cité historique aux trois noms et capitale de notre cher et beau
pays, le Bénin.
Je m’acquitte de ce devoir constitutionnel
avec enthousiasme et conviction d’autant qu’il est en adéquation avec ma
détermination d’ancrer l’action de mon Gouvernement autour des valeurs
cardinales de transparence, de bonne gouvernance, de lutte contre la corruption
et l’impunité, d’obligation de résultat et de reddition de compte. Je considère
en effet ces pratiques vertueuses comme les indicateurs marquants et la sève
nourricière de toute démocratie véritablement au service du peuple.
Monsieur
le Président,
Honorables députés,Distingués invités,
Mesdames
et Messieurs,
Si L’Eternel ne bâtit la maison,
en vain peinent les ouvriers nous enseignent les Saintes Ecritures. Conscient
de cette vérité, j’ai toujours placé mon mandat sous le signe de la protection
divine. Je voudrais donc rendre d’abord grâce au Tout-puissant pour les
bénédictions dont il ne cesse de combler notre Nation en nous accordant surtout
la paix et la stabilité, biens précieux sans lesquels tout effort de
construction d’un pays ne peut aboutir.
Monsieur
le Président,
Honorables députés,
J’ai été sensible, Monsieur le
Président, aux mots aimables d’encouragement et de meilleurs vœux que vous
m’avez adressés au nom de la Représentation nationale et je vous en sais
infiniment gré.
Je voudrais exprimer à vous-même
et à tous les honorables députés, mes vives félicitations pour l’esprit de
patriotisme et le sens aigu de responsabilité avec lesquels vous assumez vos
fonctions d’Organe de législation et de contrôle de l’action gouvernementale.
Vous venez d’administrer une fois
encore la preuve de votre engagement citoyen à la cause de la Nation en
adoptant, dans les délais requis, le budget général de l’Etat, gestion 2013,
soumis à votre haute attention. Mon Gouvernement s’associe à moi pour vous
renouveler notre grande reconnaissance pour votre accompagnement à travers la
mise à disposition de moyens nécessaires à la poursuite de notre action.
Comme chacun de vous le sait, la
démocratie se nourrit du terreau du pluralisme des idées. Ainsi, au-delà de la
divergence conjoncturelle de nos perceptions ou de nos approches politiques, je
suis convaincu que nous sommes tous mus par une seule et même cause : le
Bénin, notre chère et commune patrie que tous, nous voulons uni, stable,
sécurisé et prospère.
Avec tous les égards dus à leur
rang, je voudrais saluer et remercier toutes les éminentes personnalités ici
présentes en ce haut lieu de l’histoire de notre Nation
J’associe à ces salutations nos
Partenaires Techniques et Financiers qui n’ont jamais cessé de nous accompagner
dans nos efforts de construction de notre pays.
Aux délégations des pays frères
et amis venues rehausser de leur présence cet événement, j’exprime nos
sentiments de reconnaissance pour ce geste de solidarité et de fraternité en
leur demandant de transmettre aux Chefs d’Etat ou de Gouvernement de leurs pays
respectifs ma très haute considération fraternelle.
Monsieur
le Président,
Honorables députés,
Mesdames
et Messieurs,
Depuis mon accession à la
magistrature suprême de notre pays, je me suis engagé, avec le soutien de mon
Gouvernement, dans la construction du renouveau économique pour consolider
notre jeune démocratie, convaincu que le renforcement de toute démocratie est
subordonné à un développement économique à même de satisfaire les besoins
fondamentaux des citoyens
Dans cette optique, les
Orientations Stratégiques de Développement, élaborées en cohérence avec la
vision Alafia 2025, ont servi de trame à l’action de mon Gouvernement en termes
de défis permanents à relever pour bâtir dans notre pays, une société de paix,
de prospérité, de cohésion, de solidarité, de justice et de partage.
C’est sous le prisme de ces défis
que je présenterai devant votre auguste Assemblée le bilan de l’état de la
Nation à travers trois axes principaux :
Les acquis majeurs enregistrés au
cours de l’année qui s’achève, Les grands défis de l’année 2013,
Et enfin, les pré-requis
indispensables au relèvement de ces défis. Au titre des acquis majeurs
enregistrés au cours de l’année 2012, je me limiterai simplement à mettre en
exergue les acquis qui à mon avis, concourent positivement à la consolidation
de la démocratie et de l’Etat de droit, à la relance de notre économie, à la
sécurité, au renforcement du capital humain et de la gouvernance.
Monsieur
le Président,
Honorables députés,Distingués invités,
Mesdames
et Messieurs,
Quels sont les acquis enregistrés
au cours de l’année 2012 ?
La consolidation de la démocratie
et de l’Etat de droit passe par la garantie de la liberté d’expression et d’une
justice de qualité, efficace, accessible au justiciable et qui assure le
respect des droits de l’homme.
En matière de libertés publiques,
nous pouvons nous féliciter des récentes autorisations accordées par la Haute
Autorité de l’Audiovisuelle et de la Communication en vue de l’installation de
nouveaux organes de presse notamment de radiodiffusion et de télévision. Cet
élargissement du paysage audiovisuel montre que la liberté d’expression qui
caractérise notre démocratie s’affirme chaque jour davantage.
C’est le lieu d’adresser nos
félicitations à la Haute Autorité de l’Audiovisuelle et de Communication pour
les efforts qu’elle déploie dans le renforcement du professionnalisme et son
souci permanent de l’instauration de l’éthique dans nos médias.
En ce qui concerne la justice,
c’est convaincu de l’importance du rôle qu’elle est appelée à jouer dans un
système démocratique que mon Gouvernement s’est engagé dans le renforcement de
notre système judiciaire. Ainsi, en vue de rapprocher la justice du
justiciable, mon gouvernement a procédé au cours de l’année 2012 à l’extension
de notre réseau juridictionnel par la mise en service de cinq nouveaux
tribunaux. Avec l’achèvement des travaux de construction du tribunal de
Djougou, le nombre de Tribunaux de Première Instance (TPI) passera à 14 soit un
taux de couverture national de 50%. Mon gouvernement a aussi poursuivi ses
actions en vue d’accroître le personnel judiciaire et le renforcement de ses
capacités.
Monsieur
le Président,
Honorables députés,Distingués invités,
Mesdames
et Messieurs,
A maintes reprises, j’ai souligné
le lien dialectique entre le renforcement du processus démocratique et le
progrès économique. En d’autres termes, une démocratie qui n’est pas soutenue
par une croissance économique forte et de qualité est un leurre et un poison
pour le peuple. C’est à la concrétisation d’une croissance forte, inclusive et
respectueuse de l’environnement qu’a été consacrée l’action de mon Gouvernement
durant l’année qui s’achève.
Ainsi, s’agissant de la relance
de notre économie, les efforts entrepris en 2011 ont été renforcés pour
maintenir la stabilité macro-économique saluée par la communauté financière
internationale.
Les différentes missions qui ont
séjourné dans notre pays au cours de l’année 2012, ont conclu à des résultats
encourageants :
Les critères de
performance et repères quantitatifs ont été respectés ;
Les pressions
inflationnistes consécutives à la hausse brusque des prix des produits
pétroliers en début d’année se sont estompées, pour ramener le niveau général
des prix vers les critères de convergence de l’Union économique et monétaire
ouest africaine (UEMOA) de 3%.
De même, la mise en œuvre des
mesures d’assainissement a permis de réduire progressivement le déficit
budgétaire global qui est passé de 4,2% du PIB en 2011 à 3,6% en 2012.
Des efforts constants sont
déployés pour accroître les recettes budgétaires et réduire les dépenses de
fonctionnement notamment pour les achats de biens et services dans toutes nos
administrations.
Au total, grâce aux mesures
d’assainissement des finances publiques et à la mobilisation des ressources
intérieures et extérieures, la situation macroéconomique de notre pays est en
voie d’amélioration avec un taux de croissance de 4% attendu à fin décembre
2012 et un taux d’endettement de 27%, largement inférieur au seuil de 70 %
fixé par l’UEMOA.
En d’autres termes, pour un
revenu de 100 FCFA, le citoyen béninois recourt à un endettement de 27 FCFA. Ce
qui représente un taux relativement faible par rapport à la norme
communautaire. L’Etat s’efforcera de limiter le déficit pour éviter de laisser
un passif lourd aux générations futures.
Au titre de la promotion du
renouveau économique, la légère reprise de l’activité économique constatée en
2011 s’est confirmée en 2012. Cette reprise a été induite par l’amélioration du
secteur agricole notamment les réformes de la filière cotonnière. Afin de
pallier les insuffisances et les dysfonctionnements qui ont engendré une crise
de confiance entre les acteurs de ce secteur, le Gouvernement a pris des
mesures spécifiques pour sauver cette filière en assumant lui-même à titre
exceptionnel la gestion de la campagne cotonnière 2012-2013.
Ces dispositions ont permis de
redonner confiance aux producteurs de coton qui ont emblavé une superficie de
plus de 350.000 hectares, superficie jamais emblavée depuis l’indépendance de
notre pays pour une production attendue de l’ordre de 450.000 tonnes de
coton-graine.
Les leçons tirées de cette
expérience permettront de réorganiser cette filière qui participe à hauteur de
13% à la formation du Produit Intérieur Brut, et constitue une importante
source d’emplois, notamment pour la jeunesse. Parallèlement, le gouvernement
s’investit à renforcer notre marche pour assurer la sécurité alimentaire par
l’augmentation de la production vivrière notamment les céréales et les
tubercules. Cet élan sera maintenu aux fins de faire de notre pays un des
greniers de notre sous-région.
Mesdames
et Messieurs,
Dans le souci de créer une chaîne
de valeurs dans le secteur agricole à travers la transformation, sur place, de
nos produits agricoles, le Gouvernement a amorcé, au cours de l’année 2012, une
nouvelle phase d’industrialisation. Dans ce cadre, l’usine de transformation de
tomates en cours d’installation à Kpomassè, ainsi que les usines de
transformation d’agrumes, de mangues et d’anacardes notamment à Allada,
Zapkota, Bantè, Parakou et Natitingou, permettront de créer plus de valeur
ajoutée. Toutes ces nouvelles usines viennent compléter les rizeries de
Malanville et de Glazoué déjà fonctionnelles.
Pour soutenir cette amorce
d’industrialisation, mon Gouvernement poursuit également la mise en œuvre de
son programme de professionnalisation et d’insertion des jeunes dans
l’agriculture à travers l’extension progressive des centres de type SONGHAI
dans nos départements avec l’appui du PNUD. Enfin, le projet de création d’une
banque agricole se concrétise progressivement pour soutenir nos ambitions dans
ce secteur.
L’organisation cette année au mois
d’octobre de la table ronde consacrée au dialogue secteur public/secteur privé
pour la relance de l’économie au Bénin, s’inscrit également dans la dynamique
de l’amélioration des performances de notre économie. Elle traduit notamment la
volonté du Gouvernement de mettre en place un cadre permanent de concertation
entre le secteur public et le secteur privé en vue d’assainir l’environnement
des affaires et créer ainsi les conditions propices, dans un cadre légal,
juridique et judiciaire approprié, à une croissance économique forte, portée et
soutenue par un secteur privé dynamique, créateur de richesses et d’emplois,
surtout en faveur des jeunes et des femmes.
Le développement des technologies
de l’information et de la communication constitue aussi un facteur important de
relance de l’économie et une source d’emploi pour les jeunes. Les Technologies
de l’information et de la Communication s’imposent aujourd’hui comme une voie
incontournable au regard de la célérité qu’exige le monde des affaires en vue de
l’amélioration de la productivité et de la compétitivité. C’est conscient de
cet enjeu que pour doter le Bénin d’un second câble sous-marin à haut débit,
mon Gouvernement a élaboré, en partenariat avec la Banque Mondiale, le projet
WARCIP d’un montant d’environ trente-cinq (35) milliards de FCFA. Ce projet
augmentera la capacité internet de notre pays et permettra de pallier les
coupures accidentelles du seul câble sous-marin (SAT3), actuellement
disponible.
De même, des licences 3G ont été
accordées en vue de l’amélioration de la qualité des réseaux GMS.
Au cours de l’année 2012, les
efforts de mise en œuvre du programme de réformes structurelles se sont
poursuivis dans le cadre de la diversification de l’économie nationale.
A cet effet, les réformes relatives
au désengagement de l’Etat du capital de la Société des Ciments d’Onigbolo
(SCO) et de l’Industrie Béninoise du Bois (IBB-SA) sont en cours de
consolidation, en dépit des difficultés de parcours. Le processus de
renforcement du secteur cimentier avec la Nouvelle Cimenterie de Bénin de Massè
d’un coût total de 150 milliards de FCFA. Cette unité de production dont les
travaux seront achevés en novembre 2013 fournira 2 millions de tonnes de ciment
par an et induira 2000 emplois nouveaux.
Monsieur
le Président de l’Assemblée Nationale,
Honorables Députés,
Comme vous le savez, une
croissance économique forte et de qualité telle que nous l’envisageons, est
d’abord tributaire de grandes infrastructures porteuses de développement.
C’est pourquoi, mon gouvernement
accorde une attention particulière à leur réalisation et c’est dans cette même
logique qu’il a poursuivi les réformes portuaires par la signature avec la BOAD
d’une convention de 20 milliards de FCFA pour le financement des travaux
confortatifs devant permettre une utilisation optimale des nouvelles
infrastructures portuaires résultant des investissements lourds en terme de
quais d’une valeur de 90 milliards. L’installation de ces infrastructures s’est
accompagnée de mesures de sécurisation et de célérité qui ont rendu notre port
attractif et lui ont redonné ses lettres de noblesse. Notre port s’est ainsi
rapproché en très peu de temps des standards internationaux marqués par la
réduction sensible des délais de sortie des marchandises passant de 52 jours en
janvier 2012 à 7 jours au 30 novembre 2012 selon les données statistiques du
Guichet unique. Les travaux relatifs à l’approfondissement du chenal d’accès et
à l’élargissement de la passe d’entrée du bassin portuaire sont en phase de
démarrage.
Toutes ces mesures
d’assainissement et de sécurisation ont permis à notre pays de bénéficier d’un
second compact par le Millénium Challenge Corporation. C’est pour cette même
raison que l’accent a été davantage mis, au cours de cette année, sur de
nouveaux grands chantiers de projets routiers et l’achèvement de ceux entamés
les années antérieures.
L’ensemble des travaux achevés et
ceux actuellement en cours a nécessité la mobilisation d’un financement
d’environ 227 milliards de FCFA dont 60 milliards de FCFA de contribution
nationale pour un linéaire d’environ 485 kms.
Au cours de cette même année 2012,
des accords de financement ont été obtenus pour divers projets
d’infrastructures routières à hauteur de 157 milliards de FCFA.
Monsieur
le Président de l’Assemblée Nationale,
Honorables Députés,
Mesdames
et Messieurs,
Vous conviendrez que le développement
dépend avant tout de la qualité des ressources humaines. C’est pourquoi, dans
le cadre du renforcement du capital humain, les efforts de mon gouvernement ont
porté essentiellement sur l’amélioration des conditions de vie des populations
à travers des interventions fortes dans les secteurs de l’éducation, de la
santé et de la protection sociale.
Dans le domaine de l’enseignement
maternel et primaire, en plus des nombreux projets en cours d’exécution dans le
secteur de l’éducation, et des nombreux efforts qui ont été déployés pour en
accroître l’offre, le Gouvernement a poursuivi la mesure de gratuité de
l’enseignement à travers entre autres mesures :
la construction de
plus de 1 680 salles de classe équipées en matériels didactiques et
pédagogiques ;
la construction de 22
circonscriptions scolaires en cours d’achèvement ;
la formation et le
recyclage de plus de 20 mille enseignants ;
le fonctionnement
régulier de plus 2000 cantines scolaires.
En ce qui concerne l’enseignement
secondaire, l’année 2012 est marquée par des actions dont la mise en œuvre a
permis d’obtenir des résultats probants à savoir :
la mise en place de
dispositifs pour l’assurance de la qualité de l’enseignement axé en grande
partie sur la rénovation des programmes et des outils pédagogiques, la
professionnalisation et la structuration des formations initiale et continue,
l’amélioration de l’encadrement pédagogique et son extension au secteur privé,
la réduction des tailles des classes et la formation des formateurs ;
L’accroissement des
capacités d’accueil à l’enseignement secondaire général technique et
professionnel, notamment à travers d’une part, la construction et la
réhabilitation d’infrastructures scolaires et administratives ainsi que leurs
équipements et d’autre part, la création de nouveaux établissements et
l’extension des groupes pédagogiques.
L’exonération de la
contribution scolaire au profit des jeunes filles de nos CEG de la 6è en 3è et
celles des séries techniques et industrielles dans les centres de formation
professionnelle ;
La formation
professionnelle de 11.200 enseignants ;
La construction et
l’équipement de 1200 salles de classe dans les CEG ;
La dynamique insufflée à
l’ensemble du système éducatif est également visible au niveau de
l’enseignement supérieur à travers la construction et l’équipement de
nombreuses infrastructures sur nos différents campus à savoir :
la construction et
l’équipement d’amphithéâtres ;
la construction et
l’équipement de bibliothèques ;
la construction de
bureaux pour enseignants ;
la construction et
l’équipement des laboratoires ;
l’acquisition du
matériel d’enregistrement, de production, de duplication et la formation des
enseignants à la production et l’utilisation des supports numériques.
A côté de la formation
intellectuelle, le gouvernement s’est aussi préoccupé de la formation physique
et sportive des jeunes. A cet effet, il a consacré en 2012 d’importantes
ressources pour accompagner le développement des activités sportives et de
loisir. Notre pays a aussi abrité des compétitions sportives de haut niveau
notamment le 18èmechampionnat africain d’athlétisme à Porto-Novo.
Par ailleurs notre équipe
participera à la phase finale de la CAN junior Algérie 2013.
Monsieur
le Président,
Honorables députés,
Mesdames
et Messieurs,
L’accès des populations
béninoises les plus défavorisées aux services de santé de qualité moins onéreux
est aussi l’une des priorités de mon gouvernement. A cet effet, les efforts ont
porté sur la poursuite des mesures de gratuité et la lutte contre les maladies
prioritaires en vue de l’atteinte des Objectifs du Millénaire pour le
Développement (OMD) à l’horizon 2015.
Par ailleurs, en vue d’accélérer
l’équipement de nos formations sanitaires pour honorer le droit à la santé dû à
chacun et à tous, mon Gouvernement a conçu et lancé l’initiative « 120
jours pour équiper les hôpitaux et centres de santé du Bénin ». Cette
initiative a permis à fin décembre 2012, d’enregistrer des dons pour près de
deux milliards de francs CFA>
L’initiative sera poursuivie
en 2013.
En ce qui concerne les
infrastructures, les travaux de réhabilitation de nos hôpitaux de zone et
centres hospitaliers départementaux précédemment abandonnés ont repris.
En outre, le Gouvernement a
entrepris avec l’assistance de la Société Financière Internationale (SFI), les
études en vue de la construction d’un hôpital de référence à Abomey-Calavi dans
un cadre de partenariat public-privé pour améliorer la qualité des services de
santé au Bénin, de réduire sensiblement le coût des évacuations sanitaires et
de faire de notre pays une destination de référence en matière de service de
santé.
Le Gouvernement a, en outre,
confié au Groupe Radisson BLU Hôtels, une partie du site de l’Hôtel Alédjo pour
la construction d’un complexe hospitalo-hôtelier moderne. Ce complexe privé,
d’un coût global annoncé de 150 milliards de francs CFA, comporte un hôtel 5
étoiles de 200 chambres, une polyclinique, un centre de rééducation, un grand
centre commercial et générera près de 500 emplois permanents et 2000 emplois
indirects.
Pour accroître la protection
sociale dans notre pays et l’étendre aux couches sociales les plus déshéritées,
mon Gouvernement poursuit la réflexion sur les modalités d’application du
Régime d’Assurance Maladie Universelle (RAMU).Le projet de loi y afférent est
en cours de finalisation.
Ainsi, en 2013, la prise en
charge des indigents qui sont les personnes les plus démunies de notre nation
sera assurée par le Régime d’Assurance Maladie Universelle.
Distingués
invités,
Mesdames et Messieurs,
Au cours de l’année qui s’achève,
mon Gouvernement a développé la manifestation de sa solidarité envers les
couches les plus défavorisées de nos villes et de nos campagnes en rendant
encore plus effective la protection sociale et la lutte contre toute forme
d’exclusion, d’inégalité et de discrimination à leur égard.
Ainsi, 1 135 personnes
handicapées ont été appuyées pour leur installation, après une formation
professionnelle, pour la réalisation d’activités génératrices de revenus et
leur éducation.
Dans le domaine de la
microfinance, mon Gouvernement a continué de répondre aux sollicitations des
bénéficiaires de microcrédits à travers les divers instruments mis en place.
Ainsi, à la date du 28 novembre 2012, pour le Programme de Micro Crédit aux
Plus Pauvres, on enregistre environ 1 500 000 bénéficiaires pour un montant
cumulé de près de 64 milliards de FCFA. Au-delà de ce montant de financement
que ce programme a conféré aux bénéficiaires, c’est le renforcement du capital
social que la microfinance implique qui mérite d’être souligné.
Monsieur
le Président de l’Assemblée Nationale,
Honorables Députés,
Mesdames
et Messieurs,
Pour permettre à nos communes de
faire face à leurs engagements, et dans le respect des textes de la
décentralisation, mon Gouvernement a poursuivi les actions pour améliorer la
gouvernance locale. Dans ce cadre, le processus de transfert des ressources aux
communes a été renforcé.
Pour le compte de l’année qui
s’achève, une somme de près de vingt deux milliards cinq cent millions
(22.500.000.000) de francs CFA a été transférée aux communes pour la mise en
œuvre de leur plan de développement communal contre environ vingt milliards
(20.000.000.000) en 2011, soit un accroissement de 13,01%.
A cela s’ajoute le Programme des
Services Décentralisés Conduits par les Communautés (PSDCC) par lequel l’Etat
mettra à la disposition de nos communes, avec l’appui de l’Association
Internationale pour le Développement (IDA), vingt trois milliards
(23.000.000.000) environ de francs CFA en vue de l’amélioration de l’accès des
communautés les plus pauvres à la gestion des services sociaux et financiers de
base.
Dans le cadre du développement
équilibré et durable de l’espace national, et pour valoriser le potentiel
économique régional et touristique du complexe fluvio-lacustre du lac Ahémé,
mon Gouvernement a mis en place des espaces de développement partagé dont une
illustration est le lancement, le 20 décembre 2012, de l’étude de faisabilité
du Programme intercommunal de réhabilitation du lac Ahémé et ses chenaux et de
mise en place d’une zone de développement économique (PIRA).
Pour renforcer la gestion
participative dans nos communes, « l’initiative de Dogbo » doit
devenir le mode d’organisation, de fonctionnement et de gestion des communes, pour
qu’elles deviennent enfin le cadre institutionnel effectif d’exercice de la
démocratie à la base. En attendant que cette initiative soit mise en œuvre sur
les fonds FADEC, le Projet de Mise en œuvre des Micro projets à Impact Local
(PMIL) va permettre d’expérimenter l’approche.
Monsieur
le Président de l’Assemblée Nationale,
Honorables Députés,
Distingués
invités,
Toutes ces actions entreprises
dans les secteurs suscités ne pouvaient prospérer sans un climat de paix et de
sécurité.
Dans ce cadre, les actions de mon
Gouvernement ont porté entre autres, sur le renforcement de la lutte contre la
criminalité, le grand banditisme, le trafic de drogues et le renforcement des
capacités opérationnelles des unités de défense et de sécurité.
S’agissant particulièrement de la
lutte contre la criminalité, la cybercriminalité et le grand banditisme, les
forces de défense et de sécurité ont été renforcées d’une part, par la création
de brigade cynophile et fluviale et de la brigade d’intervention rapide, de
l’office de lutte contre la cybercriminalité et d’autre part, par la
réhabilitation, l’ouverture et l’équipement de nouveaux commissariats et
gendarmeries.
En ce qui concerne la gestion des
calamités naturelles, mon Gouvernement, dans un élan de solidarité nationale, a
apporté à nos populations victimes des inondations de 2012, une assistance avec
l’appui de la communauté internationale.
Pour renforcer la sécurité de nos
côtes et lutter efficacement contre la piraterie maritime, l’exploitation illicite
de nos eaux et les trafics de tous genres, mon Gouvernement a acquis trois
nouveaux patrouilleurs au profit des forces navales béninoises et a procédé à
la construction et à la mise en service de la base navale de Grand-Popo sur
financement du budget national. Cette base est équipée d’un sémaphore édifié
avec l’appui de la République française.
Enfin, l’Etat a engagé une lutte
vigoureuse contre le trafic illicite des produits pétroliers frelatés notamment
en raison des dangers évidents qu’ils présentent pour l’environnement, la
santé, la sécurité, l’économie nationale, les finances publiques, l’emploi
formel des jeunes et des femmes. C’est l’occasion de rappeler à l’attention de
tous nos compatriotes que cette lutte est irréversible. Parallèlement, des
mécanismes sont envisagés en vue de la réinsertion de nos compatriotes qui se
livrent à cette activité.
Monsieur
le Président de l’Assemblée Nationale,
Honorables Députés,
Mesdames
et Messieurs,
L’édification d’un Etat de droit
n’est également envisageable que dans le contexte d’une gouvernance
administrative véritablement orientée vers l’obligation des résultats et la
reddition des comptes qui garantissent de bonnes conditions de travail aux
agents publics.
Ainsi, au cours de cette année,
mon Gouvernement a poursuivi ses efforts pour la reconstruction d’une
administration publique moderne de développement, au service de l’intérêt
général et de la promotion de l’entreprise.
A cet effet, un projet de loi
relatif au nouveau Statut Général de la Fonction Publique a été élaboré et
transmis à l’Assemblée Nationale et un projet de loi modifiant le code de
pensions civiles et militaires est transmis à la Cour Suprême pour son avis
motivé.
Par ailleurs des réformes
relatives au système de rémunération dans la Fonction publique, à l’audit
organisationnel du Ministère du Travail et de la Fonction Publique et à l’état
des lieux de la Fonction publique sont en cours et aboutiront à terme à
l’élaboration d’un document de stratégie globale de réforme de la Fonction
publique qui contribuera à la maîtrise de la masse salariale.
Pour renforcer la qualité de la
gouvernance administrative et permettre la reddition des comptes, il a été
initié la généralisation progressive de l’évaluation des politiques publiques.
En vue d’offrir aux agents de
l’Etat un cadre de travail décent et de réduire les coûts exorbitants des baux
administratifs, mon Gouvernement a entrepris la construction à Cotonou de deux
tours administratives avec l’appui de la République Populaire de Chine dont les
travaux sont presque achevés. Il est envisagé la construction de deux autres
nouvelles tours avec le soutien du même partenaire.
Monsieur
le Président de l’Assemblée Nationale,
Honorables Députés,
Mesdames
et Messieurs,
Au cours de l’année 2012, mon
Gouvernement a poursuivi ses actions sur le front des relations extérieures
pour prospecter et nouer de nouvelles relations, consolider et diversifier
celles qui existent, sans exclusive et dans un esprit d’amitié, de solidarité
et de partenariat gagnant-gagnant. L’ouverture d’une ambassade en Turquie en
est une belle illustration.
Cependant, l’événement majeur de
l’année 2012 aura été l’élection du Bénin à la présidence de l’Union Africaine.
L’exercice de ce mandat a contribué à une meilleure visibilité de notre pays
sur la scène internationale et son implication dans la gestion de nombreuses
crises sur notre continent.
Les questions sécuritaires ont
été aussi au centre des préoccupations des Chefs d’Etat et de Gouvernement
africains au cours de mon mandat. Mais incontestablement, c’est la double crise
institutionnelle et sécuritaire malienne qui aura mobilisé les énergies des
Chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté Economique des Etats de
l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et de l’Union Africaine, en vue d’une solution
durable à cette crise multidimensionnelle qui constitue un grand défi pour la
sous région ouest africaine, pour le continent et le monde entier.
La volonté des Leaders du
continent de participer de manière plus active à la gestion des affaires du monde
s’est traduite par ma participation aux côtés d’autres Chefs d’Etat et de
Gouvernement à de grandes réunions internationales, où j’ai porté le message de
paix, de sécurité et d’espérance d’un continent qui œuvre inlassablement pour
son développement harmonieux et sa participation à la gestion de la gouvernance
mondiale.
Par ailleurs, le Bénin a été
porté à la Présidence du Bureau de Coordination du Groupe des Pays les Moins
Avancés (PMA) qui compte 49 pays d’Afrique, d’Asie, du Pacifique et des Caraïbes.
Ce Groupe a la responsabilité de créer les conditions d’une gouvernance
concertée des affaires de la planète en vue d’une paix et d’une prospérité
durable dans le monde.
Monsieur
le Président de l’Assemblée Nationale,
Honorables Députés,
Mesdames
et Messieurs,
Pour revenir à notre sous-région,
je voudrais rappeler qu’après la longue période de léthargie qu’il a connue, le
Conseil de l’Entente, la plus ancienne organisation régionale du continent,
renaît sous l’impulsion des Chefs d’Etat et de Gouvernement des pays membres.
Le Bénin qui en a assuré la présidence pendant plusieurs années vient de passer
la main à la République sœur du Niger.
Au cours de notre dernier sommet,
le 17 décembre 2012 à Niamey, nous avons convenu d’imprimer une nouvelle vision
à notre organisation commune. Cette nouvelle vision s’articule autour de l’idée
que le moment est venu de faire du Conseil de l’Entente un organe politique
dont la mission sera de jouer la fonction de veille en vue de la prévention et
de la gestion des conflits, de la préservation de la paix et de la stabilité
dans la sous-région. Il deviendra ainsi un instrument de surveillance
multilatérale reconnu et accepté de tous à l’instar du Mécanisme Africain
d’Evaluation par les Pairs (MAEP) de l’Union Africaine.
Monsieur
le Président,Honorables Députés,
Mesdames et Messieurs,
Quels
sont les défis ?
Ils sont d’ordre politique et
économique et induisent l’accélération des réformes.
Concernant les réformes
politiques et institutionnelles je voudrais d’abord rappeler à votre attention
que votre auguste assemblée a déjà adopté la loi portant conditions de recours
au référendum. Cette loi que j’ai promulguée a maintenu les fondamentaux
retenus à la Conférence nationale à savoir :
l’état de droit ;
la démocratie
libérale ;
la forme républicaine
de l’Etat ;
le multipartisme
intégral ;
la nature
présidentielle du régime ;
la limitation du
mandat du président de la République ;
la limitation de l’âge
des candidats à l’élection du Président de la République ;
la laïcité de l’Etat.
Je veux ici, devant la
Représentation Nationale et l’opinion internationale, renouveler mon engagement
ferme à respecter ces principes fondamentaux. De ce point de vue, je considère
que le débat est définitivement clos sur une quelconque tentative de remise en
cause de ces fondamentaux.
Dès lors, les propositions de
réformes politiques et institutionnelles initiées par mon gouvernement ne
visent qu’un seul objectif : renforcer notre démocratie et asseoir dans
notre pays un Etat de droit sur des bases saines et solides pour un
développement économique plus soutenu.
Ces réformes politiques et
institutionnelles seront poursuivies au cours de l’année 2013 et porteront
sur :
la révision de la Constitution en
vue d’introduire les modifications indispensables à la consolidation de la
démocratie et de l’Etat de droit à travers notamment la création et la
constitutionnalisation de la Cour des Comptes, l’imprescriptibilité des crimes
économiques, la constitutionnalisation de la CENA pour améliorer la gouvernance
électorale ;
le projet de loi portant
découpage territorial en vue du rapprochement de l’Administration des
administrés, de la déconcentration des services de l’Etat et surtout de la
création des espaces de développement à la base ;
le projet de loi portant actualisation
de la LEPI ; le projet de loi portant code électoral en cours d’examen à
l’Assemblée Nationale en vue de créer les conditions de transparence, d’équité
et de crédibilité à nos consultations électorales ;
du projet de loi portant Charte
des partis politiques et du système partisan en cours d’actualisation pour
mettre fin à l’émiettement des formations politiques et à la transhumance
politique ; du projet de loi portant statut de l’opposition en vue de
l’instauration d’un climat de dialogue politique dans le cadre d’une démocratie
apaisée ;
du projet de loi portant parité
dans les fonctions électives et nominatives en vue de la participation des
femmes au débat politique et à la gestion des affaires de l’Etat.
Du haut de cette tribune, je
voudrais lancer un appel solennel à la Représentation Nationale afin qu’elle
daigne procéder à l’examen de ces projets de lois pour nous permettre de mettre
en œuvre les réformes subséquentes indispensables au progrès de notre pays.
Mesdames
et Messieurs,
L’année 2013 sera déterminante
dans le cadre des consultations électorales avec les élections locales et
municipales. Je voudrais saisir la présente occasion pour inviter tous les
acteurs à s’impliquer davantage dans les différentes étapes de l’organisation
de ces échéances électorales afin qu’elles se tiennent à bonne date. J’exhorte
aussi le peuple béninois à aborder ces consultations avec sérénité et espérance
comme à l’accoutumée. Notre système démocratique n’en sortira que plus grandi.
Chaque institution, chaque citoyen, devra donc y veiller par son comportement,
son civisme et son patriotisme.
Distingués
invités,
Les défis sont aussi d’ordre économique.
Les réformes politiques que je
viens de présenter vont de pair avec les réformes économiques pour favoriser
une éclosion des initiatives individuelles et collectives destinées à accélérer
un développement économique social durable.
Nous devons parvenir à une
croissance inclusive et respectueuse de l’environnement. En effet, notre taux
de croissance actuel ne nous permet pas encore de faire face efficacement à la
lutte contre la pauvreté. Il nous faut parvenir à un taux de croissance
volontariste. A cet effet, je propose à la Nation un taux de croissance
inclusive de 6% en 2013 pour converger ainsi vers la moyenne régionale.
Celle-ci nous permettra de lutter effacement contre la pauvreté monétaire et
réelle qui se décline en termes d’insécurité alimentaire, de non accès à
l’éducation, à l’eau potable, à l’énergie, aux soins de santé, au logement et
au foncier et accélérer ainsi la réalisation des Objectifs du Millénaire.
Pour atteindre ces objectifs,
nous devons au cours de l’année 2013, poursuivre et intensifier les réformes
économiques. Celles-ci sont nécessaires à la concrétisation progressive du rêve
commun qu’est Alafia Bénin 2025. C’est-à-dire une croissance en vue de la
réalisation des Objectifs du Développement Durable (ODD) et respectueux de
l’environnement. Les réformes envisagées mettront l’accent sur les choix qui
contribueront à l’amélioration de la productivité globale et le développement
des secteurs productifs.
Ces réformes économiques
porteront en priorité sur la poursuite de l’assainissement de nos finances
publiques avec comme finalité :
L’augmentation et la sécurisation
des recettes des régies financières ; l’amélioration de la qualité de la
dépense publique ; le renforcement des contrôles internes et externes de
la gestion des deniers publics ; la mise en œuvre et le suivi de
l’exécution du plan d’actions pour l’amélioration de la gestion des finances
publiques.
Elles porteront ensuite sur la
poursuite de l’amélioration de l’environnement des affaires et de la mise en
œuvre des résolutions de la table ronde de dialogue secteur public/secteur
privé pour la relance de l’économie au Bénin. Dans cette optique, le cadre de
concertation prévu à cet effet sera bientôt installé et rendu opérationnel.
De même, des réformes
structurelles en vue de faire de notre administration publique une
administration moderne et de développement au service de l’entreprenariat
seront poursuivies et renforcées.
En ce qui concerne la mise en
œuvre effective de la subsidiarité et des réformes structurelles, il s’agira de
poursuivre les actions déjà engagées dans le secteur portuaire et dans la
filière coton, deux secteurs vitaux de l’économie nationale.
Au port de Cotonou, un accent
particulier sera mis sur la poursuite des travaux confortatifs et l’aménagement
de nouveaux terminaux à conteneurs.
En vue d’une amélioration de
l’efficacité des opérations portuaires, mon Gouvernement veillera à la
finalisation de l’interfaçage entre le guichet unique portuaire et le système
intégré de gestion nécessaire à la mise en service de ce dernier. Aussi, pour
désengorger le port de Cotonou, s’attèlera-t-il à la mise en œuvre des projets
de construction de ports secs dans un partenariat secteur public/secteur privé.
Par ailleurs, les dispositions
seront prises pour la mise en œuvre du Nouveau Programme de Vérification des
Importations de Nouvelle Génération avec la Douane comme acteur principal.
L’aboutissement de tous ces
efforts permettra de renforcer la compétitivité du port de Cotonou et de le
repositionner dans la sous-région comme plateforme stratégique de transit afin
de le conforter dans son rôle de « poumon de l’économie nationale ».
Le retour de l’Etat dans la
filière coton, notamment au niveau des fonctions critiques tels que
l’encadrement paysan, l’approvisionnement en facteurs de production a permis un
meilleur suivi du déroulement de la campagne agricole et à assurer un résultat
satisfaisant. L’expérience va se poursuivre en partenariat avec le secteur
privé en vue d’assainir d’avantage la filière.
Le Gouvernement veillera également
à la restructuration des sociétés et entreprises d’Etat afin de leur permettre
de participer plus efficacement à la création de la richesse nationale. Dans ce
cadre, les actions déjà engagées se poursuivront au niveau de l’industrie du
Bois du Bénin (IBB SA), la Société des Ciments d’Onigbolo (SCO) et Bénin
TELECOMS SA à travers la filialisation et la privatisation du réseau de
téléphonie mobile de type GSM Libercom.
Monsieur
le Président,
Honorables députés,
Mesdames
et Messieurs,
La dynamisation des pôles de
croissance constituera également une des actions phares de mon Gouvernement en
2013. L’objectif est d’assurer, en agissant sur certains secteurs clés, la
compétitivité de notre économie pour réaliser une croissance forte et de
qualité.
Au nombre de ces secteurs clés
figure l’agriculture dont le développement est la pierre angulaire de
l’accélération de la croissance économique durable de notre pays en ce sens
qu’elle contribue pour près de 36% du PIB et fournit 88% des recettes
d’exportation.
Ainsi, mon Gouvernement s’engage
à faire du secteur agricole le levier de la relance de la croissance économique
en accord avec la Déclaration de Maputo exigeant qu’au moins 10% du budget
général de l’Etat soit alloué aux investissements dans ce secteur.
Une autre action consistera à la
poursuite de la mise en œuvre du Plan stratégique de relance de ce secteur qui
prévoit la création d’agences spécialisées et la diversification progressive
des filières agricoles. Il s’agira surtout de trouver des solutions aux préoccupations
récurrentes du secteur, à savoir :
l’accès au foncier, objet d’une
proposition de loi dont le mérite vous revient ; l’accès à l’eau à travers
des barrages à buts multiples ; la mécanisation agricole ; l’accès
aux intrants ; la praticabilité des pistes rurales ; l’organisation
de nos marchés locaux sans oublier les opportunités que nous offrent les
marchés régionaux. S’agissant de la mécanisation agricole, la construction
d’une usine de montage de machines agricoles à Ouidah démarrera dans un proche
avenir, grâce à l’appui de la coopération indienne avec un financement de 15
millions de dollars US, soit environ 7 milliards 500 millions de francs CFA
déjà mobilisés.
Mon gouvernement accorde aussi
une attention particulière à la diversification des filières agricoles.
L’objectif visé est de rendre notre pays moins vulnérable aux fluctuations des
coûts mondiaux du coton et assurer la sécurité alimentaire. Pour y parvenir, il
nous faudra axer la promotion des filières agricoles prioritairement sur les
chaînes de valeur de production agricole pour lesquelles le Bénin a déjà
capitalisé des expériences et possède des avantages comparatifs certains.
Mesdames
et Messieurs,
Nous ne saurions négliger un
secteur aussi névralgique pour l’économie nationale que celui de l’énergie. En
effet, la prospérité quotidienne de l’appareil économique est tributaire de
l’énergie sans laquelle aucune activité de production industrielle n’est
possible. La disponibilité de l’énergie électrique est donc un défi important
que nous devons relever pour assurer une meilleure qualité de vie aux Béninois
et pour permettre le développement de l’économie.
Dans cette optique, pour juguler
les déficits énergétiques avec ses conséquences de délestages répétés et
renforcer la sécurité énergétique nationale, la centrale thermique de 80
mégawatts de Maria-Gléta, achevée en 2011 deviendra opérationnelle très
prochainement. Mieux, mon gouvernement a décidé de transformer cette turbine à
gaz en une centrale à cycle combiné qui permettra d’augmenter sa capacité à 110
mégawatts.
Mais nos réflexions doivent se
poursuivre dans ce secteur pour parvenir à une diversification de nos sources
de production d’une énergie propre, de qualité et à moindre coût. Nous devrons
donc prospecter des sources d’énergie renouvelables telles que l’hydroélectrique,
la photovoltaïque, l’éolienne ainsi que la biomasse pour lesquelles un cadre
légal incitatif est en cours d’élaboration afin de sécuriser les
investissements privés dans le secteur. Nous envisageons également de doter
bientôt notre pays d’une usine de fabrication de panneaux solaires.
Honorables
députés,
Dans le cadre de la dynamisation
des pôles de croissance, je voudrais aussi souligner l’importance des secteurs
des infrastructures et du tourisme.
Notre économie étant tournée vers
l’agriculture et le commerce de transit, nous devons œuvrer à l’existence d’un
secteur de transport efficace et compétitif qui valorise les atouts économiques
du Bénin.
A cet effet, dans le secteur des
infrastructures de transport, il nous faut continuer à améliorer notre réseau
routier en mettant l’accent sur les axes inter-Etats qui nous relient aux pays
de l’hinterland et sur l’extension des pistes rurales pour faciliter
l’écoulement de la production agricole.
Pour assurer un partage équilibré
du trafic et permettre le désengorgement de la ville de Cotonou, il nous faut
œuvrer à l’aboutissement de la réhabilitation de l’OCBN. Il en va comme vous le
savez de la compétitivité de notre port pour lequel le chemin de fer est une
continuité en direction des pays de l’hinterland et de la connexion inter-Etats
dans la sous-région. Par ailleurs, les chemins de fer sont indispensables à la
mise œuvre de notre politique de création de ports secs à Parakou, à Tori
Bossito et à Glodjigbé.
Dans la même optique, les travaux
de construction du nouvel aéroport de Tourou, après quelques mois d’arrêt
devront reprendre ; et mon gouvernement y veillera particulièrement cette
année. L’aéroport international de Glodjigbé pour lequel d’intenses activités
diplomatiques sont actuellement en cours, notamment avec les Sud-africains,
dans un partenariat public/privé, ne sera pas du reste.
Bien qu’embryonnaire, le secteur
du tourisme est très important dans le tissu économique de notre pays. Il
représente la 2ème source d’entrée de devises au Bénin et emploie 6% de la
population active. Le potentiel existe et n’attend qu’à être exploité à son
niveau optimal. C’est pour cela que le Gouvernement poursuit inexorablement les
actions entrant dans le cadre de l’aménagement touristique et de la réalisation
d’infrastructures.
Le grand chantier auquel mon
gouvernement veillera au cours de l’année 2013 pour donner un réel coup
d’accélérateur à ce secteur est l’aménagement de la zone touristique de la
Route des Pêches dont les travaux ont été lancés. Cela permettra d’accroître la
plus-value nationale.
En effet, la réalisation
effective de ce projet ajoutée aux initiatives des prometteurs touristiques
privés, induira la densification des infrastructures hôtelières et touristiques
pour atteindre le niveau idéal de 10 à 15% du Produit Intérieur Brut.
Dans le sous-secteur de la
Culture, mon Gouvernement est préoccupé aujourd’hui par le projet d’érection
d’un grand complexe culturel polyvalent, le « Grand Théâtre du
Bénin », inscrit dans mon projet de société et dont la réalisation donnera
une impulsion forte en termes de création d’emplois, d’une part, et contribuera
manifestement à une meilleure expression de nos artistes pour faire valoir
leurs capacités et savoir-faire, d’autre part.
Nous n’oublierons pas la gouvernance
environnementale et la lutte contre la désertification, les catastrophes et
autres risques pour nous protéger et protéger les générations futures. Mon
gouvernement accélérera la mise en œuvre du projet de lutte contre l’érosion
côtière pour arrêter les effets dévastateurs de l’avancée de la mer. Il mettra
également en œuvre un plan d’action en vue de l’adaptation de notre agriculture
aux conséquences des changements climatiques. La question de la reforestation
sera également au cœur des préoccupations de mon gouvernement au cours de
l’année de 2013. C’est d’ailleurs, dans ce contexte que s’inscrit le projet
« 9 millions d’âmes – 9 millions d’arbres » (9 MAA) dont la finalité
est de contrer les effets dévastateurs de la désertification.
Pour soutenir toutes ces actions
de relance économique, trois nouvelles banques viendront renforcer le système
bancaire de notre pays. Enfin, mon gouvernement envisage, courant premier
trimestre 2013, l’organisation d’une table ronde des partenaires techniques et
financiers ou de groupes consultatifs sous l’égide de la Banque Mondiale en vue
de la mobilisation du financement de nos projets porteurs.
Monsieur
le Président de l’Assemblée Nationale,
Honorables députés,Distingués invités,
Mesdames
et Messieurs,
Quels
sont les pré requis ?
Comme vous vous en doutez, nous
ne pourrons véritablement relever ces défis économiques et politiques que si un
certain nombre de pré requis sont assurés, à savoir :
la préservation de la sécurité,
de la paix et de la stabilité ; le dialogue social ; l’instauration
d’une justice de qualité ; le respect des principes de la bonne
gouvernance ; l’intégration régionale et continentale.
Mesdames,
Messieurs,
S’agissant de la préservation de
la sécurité, de la paix et de la stabilité, aucune société ne peut connaître de
progrès sans ces fondamentaux. Il s’agit là d’un enjeu important au regard de
la situation sécuritaire dans notre sous-région. Les actes de terrorisme,
l’intolérance religieuse dans certains Etats frontaliers de notre pays et la
piraterie maritime sur nos côtes ouest africaines prouvent éloquemment que nous
ne sommes pas à l’abri de la menace sécuritaire susceptible de compromettre
notre stabilité politique et la tranquillité de nos paisibles populations. Il
nous faut donc sauvegarder ces précieux acquis.
Œuvrer au maintien de la
sécurité, de la paix et de la stabilité, c’est d’abord avoir à cœur la
préservation de l’unité et de la cohésion nationales.
Œuvrer au maintien de la paix, de
la sécurité et de la stabilité, c’est ensuite mettre l’intérêt supérieur de la
Nation au dessus de toute autre considération.
Œuvrer au maintien de la paix, de
la sécurité et de la stabilité, c’est enfin privilégier l’intérêt général.
La préservation de la sécurité,
de la paix et de la stabilité requiert aussi un dialogue permanent entre les
composantes de notre Nation.
C’est d’ailleurs dans cet ordre
d’idée que s’inscrit mon ambition de créer des cadres de concertation avec les
Anciens Présidents de la République et le Chef de l’opposition qui, à notre avis,
devra être mis au rang des Présidents des Institutions. Il en sera de même avec
la société civile, le patronat et les ONG en complément de la commission
permanente de négociation gouvernement/centrales et confédérations syndicales
créée avec les partenaires sociaux. Dans le souci de l’instauration d’une
démocratie apaisée, mon gouvernement envisage la création d’un Conseil de la
République regroupant les anciens Chefs d’Etat et de gouvernement, ainsi que le
Chef de l’opposition.
Mesdames, Messieurs,
Un des facteurs indissociables de
la paix est la justice. En effet, la construction d’un Etat de droit et la
réussite des réformes seraient vaines tant que la justice n’est pas au
rendez-vous. La justice doit être médiatrice et impartiale pour rester unique.
Pour ce faire, elle doit pouvoir faire triompher le principe de la
responsabilité et rendre la dignité aux victimes en prouvant aux personnes
brimées que la puissance publique se range de leur côté. De la méconnaissance
des préjudices résultent de forts sentiments d’impunité décrédibilisant
l’institution judiciaire et c’est alors que se développent des rancœurs qui
constituent le ferment des menaces à la paix.
Il nous faut donc travailler au
renforcement de la qualité de notre justice pour la rendre plus accessible et
plus crédible.
Ainsi, les défis majeurs auxquels
le secteur de la justice doit faire face en 2013 et qui sont à retenir sont
relatifs à l’accès des pauvres à la justice, à l’amélioration des conditions de
détention et de réinsertion sociale, à la protection judiciaire des mineurs, à
la promotion des droits de l’Homme, à la modernisation du cadre légal, à la
lutte contre la corruption, à l’indépendance des magistrats, au renforcement du
dialogue et de la coordination des actions entre les parties prenantes et à
l’amélioration de la gouvernance sectorielle. Aussi, les actions prioritaires
suivantes doivent-elles être mises en œuvre en 2013. Il s’agit entre autres
de :
L’organisation au
cours du premier trimestre 2013 des états généraux de la justice ;
L’opérationnalisation
de la loi n°2011-20 du 12 octobre 2011 portant lutte contre la corruption et
autres infractions connexes en République du Bénin ;
la construction de
nouvelles prisons civiles ;
l’adoption du Code de
l’enfant et sa promulgation ;
l’adoption et la
promulgation du code pénal ;
la ratification de la
convention de la HAYE relative à la protection des enfants et la coopération en
matière d’adoption internationale ;
la contribution à la
modernisation de l’état civil et l’informatisation du casier judiciaire ;
la réduction de la
durée de détention préventive à l’instruction notamment en ce qui concerne les
délits.
Honorables
Députés,
Distingués Invités,
Comme je n’ai cesse de le
répéter, la bonne gouvernance est la pierre angulaire de tout développement.
Nous ne serons en mesure de relever les défis qui se dressent sur le chemin du
progrès que si nous nous efforçons de rechercher l’efficience et l’efficacité
dans la gestion des affaires de l’Etat.
Cette recherche passe par la
capacité de notre administration, à prendre des décisions conformes aux
objectifs précis convenus, à produire et à rendre un service de qualité dans le
respect des normes établies.
Conscient du fait que la nouvelle
dynamique de développement de notre pays doit s’appuyer sur une meilleure
gouvernance administrative et économique, je veillerai en particulier à la mise
en œuvre, à travers des actions concrètes, de la charte nationale pour la
gouvernance du développement qui constitue un référentiel consensuel de valeurs
éthiques, morales, spirituelles et républicaines, socle de la Refondation de
notre pays, de la modernisation de son administration pour son développement
durable. L’année 2013 verra aussi l’installation de l’Autorité de lutte contre
la Corruption.
Mesdames, Messieurs,
Concernant l’intégration
régionale, toutes les actions entreprises par mon gouvernement doivent
s’inscrire dans une dynamique. L’intégration régionale et continentale est le
dernier pré-requis du relèvement des défis que je viens de vous exposer. A ce
sujet, l’objectif est de promouvoir notre économie en tirant profit de
l’avantage qu’offre son appartenance à des ensembles régionaux et continentaux.
Ainsi, toutes les actions
entreprises par mon gouvernement doivent s’inscrire dans une dynamique
d’intégration régionale et continentale. Dans ce cadre, nous devrons œuvrer à
la réalisation d’infrastructures structurantes de développement en vue de
renforcer la coopération entre le Bénin, les autres pays de la sous-région et
le reste de l’Afrique. Dans cette perspective, mon gouvernement s’efforcera de
contribuer à la réalisation d’interconnexions routières, ferroviaires,
portuaires, aéroportuaires, énergétiques et de communication à caractère
sous-régionale qui alimentent les stratégies de développement.
Monsieur
le Président de l’Assemblée Nationale,
Honorables députés,
Mesdames
et Messieurs,
Pour finir, je voudrais vous
remercier individuellement et collectivement pour votre disponibilité et
rappeler à votre aimable attention que les défis que je viens d’évoquer sont si
importants qu’ils exigent un dialogue permanent en vue d’un consensus national
durable.
Le moment est donc venu de réorienter
l’agenda de notre pays vers une stratégie de croissance inclusive et créatrice
d’emplois, soucieuse de l’environnement et dont l’objectif premier est de
répondre aux besoins spécifiques des jeunes. Il s’agit de permettre aux jeunes
de contribuer à la croissance et d’en bénéficier.
Le Bénin dispose des atouts et
des potentialités nécessaires pour relever ces défis. Tout le reste dépendra de
notre volonté commune, de notre discipline collective et de notre engagement
citoyen pour faire avancer avec beaucoup de détermination notre pays et à le
hisser à un rang honorable dans le concert des Nations.
Par la grâce de Dieu, je prends
l’engagement de m’investir entièrement au service de notre pays et je voudrais
savoir pouvoir compter sur le concours de chaque béninoise et de chaque
béninois, sur l’ensemble des institutions de la République, les Forces
politiques, le secteur privé béninois, les organisations syndicales, les
organisations de la société civile pour m’accompagner dans cette noble mission.
Je voudrais saisir l’occasion de
la présente cérémonie pour adresser à tous les membres du Corps Diplomatiques
accrédités chez nous la profonde gratitude du peuple béninois pour leur
contribution très appréciable à ses efforts de développement. Je vous prie, Excellences
Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs et Représentants des Organisations
Internationales, de bien vouloir transmettre aux hauts dirigeants de vos pays
et institutions respectifs la reconnaissance du peuple béninois à leur endroit.
Je forme à vous, Monsieur le
Président de l’Assemblée Nationale, aux Honorables Députés, ainsi qu’à nos
partenaires, à nos frères et sœurs d’autres nations vivant parmi nous, mes
meilleurs vœux de bonne et heureuse année 2013.
Que Dieu bénisse le Bénin, notre
patrie commune !
Vive la République !
Je vous remercie
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