La séance plénière du jeudi 7
Novembre dernier a offert un théâtre sans pareil de démissions et d’adhésions d'un groupe parlementaire à un autre. C’est l’exemple du groupe parlementaire Nation
et Développement qui entre temps a disparu par les démissions de trois de ses
membres à savoir Epiphane Quenum, Parfait Houngnin et Ali Mohamed Ali. Ce groupe
contre toute attente a enregistré lors de la plénière de ce jeudi l’adhésion de
trois nouveaux membres, il s’agit des honorables Célestin Goutolou (le
suppléant de Aké Natondé), Claudine Afiavi Prudencio et Zépherin Kindjanhoundé. Ils ont tous démissionné
du groupe parlementaire Refondation paix et développement pour adhérer au
groupe Nation et Développement dont l’honorable Rosine Soglo était présidente.
Après la lecture de ces trois adhésions, la présidente Rosine Soglo a demandé
la parole pour vilipender ces trois collègues démissionnaires et exprimé son
regret de n’être informé de leurs démissions qu’au cours de la plénière.
L’honorable Épiphane Quenum étant arrivé à l’hémicycle bien après le démarrage
des activités a tenté de demander la parole pour répondre à la présidente
Rosine Soglo en vain. Sa réponse n’a intervenu qu’à la fin des travaux de la
plénière et conformément aux dispositions de l’article 51 du règlement
intérieur de l’Assemblée Nationale.
Rosine Vieyra Soglo,
présidente du groupe parlementaire Nation et Développement
Merci Mr le président de m'avoir donner la parole j’aurais simplement voulu pour la procédure, parce qu’on m’a
déjà fait le coup une fois. Vous ne m’avez pas mis au courant de la démission
de mes trois députés RB, je n’ai pas reçu de lettre pour me dire il y a trois
des vôtres qui vous ont quitté Mr le président, je ne sais pas, je l’ignore.
Alors, là aussi il y a quelque chose qui se passe qui n’est pas bien, jusqu’à
aujourd’hui j’ignore si Quenum, Ali Camarou, Houangnin ont démissionné de mon
groupe, je viens de l’apprendre par mon vice président derrière moi comme ça en
catimini. Mais moi Rosine Vieyra Soglo, présidente du groupe je n’ai rien su.
Président du parti qui les a amené ici, car c’est par la RB qu’ils sont venus ici
dans cet hémicycle, c’est la RB qui a fait campagne pour eux, c’est parce
que la RB a dit prenez les que la
population a voté pour eux, ça aussi il faut en parler, faut pas avoir la
langue de bois, moi je n’ai plus rien à perdre. Regardez moi bien eux tous, mes
chers collègues regardez-moi, regardez-moi bien, si vous croyez que ça me fait
quelques choses, vous vous fourrez les doigts…. Je suis vieille, je suis
aveugle, je suis dans la cité 24H sur 24, je prie le ciel pour que ça ne vous
arrive pas. Qui sait, qui n’ose, personne ne le sait, alors ne vous réjouissez
pas. Vous savez, ah! on va lui faire quelque chose. Vous ne me faites rien. On
ne peut plus rien me faire. On ne peut plus faire quelques choses à quelqu’un
qui n’existe plus, quelqu’un qui n’est plus vivant. Car moi je ne suis plus, je
suis aveugle, je suis vieille. Si QUENUM, si Ali Camarou, qui connaissait Ali
Camarou qui l’a amené ici? Houngnin ? Qui les connaissait ? Si
Léhady n’était pas allé les chercher ? Quenum il n’a même pas honte, lui qui
se dit venant d’une grande famille, la façon dont il se comporte, j’ai le droit
de le dire monsieur le président. Vous en pensez ce que vous voulez. Je n’ai
rien n’a ciré, car je n’ai plus rien à perdre, vous le savez très bien, vous ne
pouvez plus rien me faire, rien du tout. S’il vous plaît laissez moi parler ne
serait ce que pour une fois. La langue
de bois j’en ai ras-le- bol. Vous croyez quoi ? Que le pays vous
appartient ? On est rien. Nous ne sommes rien du tout. César n’oublie pas
que tu n’es que mortel. Nous sommes tous mortels, ce n’est que Dieu qui compte,
n’oublie pas que tu n’es qu’un simple mortel César et pourtant il avait tout.
Alors il faut arrêter. Je ne dis rien, je me tais, je viens ponctuellement ici,
je viens travailler, parce que la population m’a élu alors je respecte la
population, je suis toujours ici, même si je suis aveugle, même si je suis
fatigué, je travaille, mais il ne faut pas croire que vous allez me marcher sur
les pieds, pourquoi ? Personne ne peut le faire. Il n’y a que Dieu seul,
c’est vrai que je suis la doyenne, eh bien vous aurez d’autres doyens et
doyennes. (……) et j’attends que vous m’envoyez les démissions des trois zouaves
qui sont partis.
Les propos de Epiphane Quenum Possy Berry en réponse à la présidente Rosine Soglo
Après
la réaction véhémente de la présidente Rosine Vieyra Soglo au sujet de la démission
de Epiphane Quenum, Ali Camarou et Parfait Houangni du groupe parlementaire
qu’elle préside et au constat que le président de l’Assemblée nationale n’ait
pas voulu me laisser prendre librement la parole, j’ai demandé que soit activée
les dispositions de l’article 51 qui accorde à tout membre de l’Assemblée 5
bonnes minutes de parole à la fin des débats à l’ordre du jour. La vérité sur
la dislocation du groupe parlementaire Nation et Développement de la Rb
s’impose pour mettre fin aux spéculations de mauvais alois colportées ça et là
par des apprentis sorciers de la 25ème heure arrivés dans une maison
qui s’est vidée des bonnes chaires. N’attendez pas que je trahisse ma culture
et mon éducation qui obligent à respecter la bosse du vieillard pour ce qu’elle
contient que de choses mystérieuses et le sein de vielle mère pour ce qu’il est
devenu une divinité. Je ne veux non plus dire que la présidente Rosine Vieyra
Soglo use de mensonge. Un vieillard ne ment pas. On dit qu’il est dans l’art.
En politique, cela s’appelle le principe de l’étonnement propre qui est l’art
de se victimiser pour retourner les efforts d’une situation consciemment créée
par soi-même. Les propos tenus par la doyenne des députés, maman, n’a de but
que de sacrifier Quenum et les autres députés à l’autel des ambitions de son
fils qui rêve de devenir le prochain président de la République et pour qui on
élague les branches gênantes. Comment comprendre le comportement des sages de
la politique qui mettent la braise sur le toit en paille de leur case et qui se
mettent à demander secours et désigner un bouc émissaire qu’ils savent bien en
leur âme et conscience innocent. Le président Yayi Boni n’a rien à voir dans ce
dossier. La lettre demandant à Epiphane Quenum de quitter la Rb sous peine de
ne même être reconnu comme membre de la famille ‘’Houézèhouè’’ a été distribué à tous les députés. Là, je
vois dans la désignation du président Yayi Boni l’art de se servir de ce qui
n’est pas pour ‘’avorter’’ des contrats jurés devant Dieu et les hommes. J’ai
entendu parler de transhumance comme le font les députés de la Rb. Quand on
renvoie quelqu’un ont s’attendre qu’il aille quelque part d’autre. Je respecte
maman, mais je voudrais qu’elle ne me sacrifie pas à l’autel des ambitions de
son fils Léhady Soglo
Propos recueillis par Fidèle KENOU
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