07/11/2013

Assemblée Nationale: Violente crise de colère de Rosine Soglo contre les démissionnaires de son groupe parlementaire (Lire les propos de Rosine Soglo et la réponse de Épiphane Quenum)

La séance plénière du jeudi 7 Novembre dernier a offert un théâtre sans pareil de démissions et d’adhésions d'un groupe parlementaire à un autre. C’est l’exemple du groupe parlementaire Nation et Développement qui entre temps a disparu par les démissions de trois de ses membres à savoir Epiphane Quenum, Parfait Houngnin et Ali Mohamed Ali. Ce groupe contre toute attente a enregistré lors de la plénière de ce jeudi l’adhésion de trois nouveaux membres, il s’agit des honorables Célestin Goutolou (le suppléant de Aké Natondé), Claudine Afiavi Prudencio et  Zépherin Kindjanhoundé. Ils ont tous démissionné du groupe parlementaire Refondation paix et développement pour adhérer au groupe Nation et Développement dont l’honorable Rosine Soglo était présidente. Après la lecture de ces trois adhésions, la présidente Rosine Soglo a demandé la parole pour vilipender ces trois collègues démissionnaires et exprimé son regret de n’être informé de leurs démissions qu’au cours de la plénière. L’honorable Épiphane Quenum étant arrivé à l’hémicycle bien après le démarrage des activités a tenté de demander la parole pour répondre à la présidente Rosine Soglo en vain. Sa réponse n’a intervenu qu’à la fin des travaux de la plénière et conformément aux dispositions de l’article 51 du règlement intérieur de l’Assemblée Nationale. 

Rosine Vieyra Soglo, présidente du groupe parlementaire Nation et Développement

Merci Mr le président de m'avoir donner la parole j’aurais simplement voulu pour la procédure, parce qu’on m’a déjà fait le coup une fois. Vous ne m’avez pas mis au courant de la démission de mes trois députés RB, je n’ai pas reçu de lettre pour me dire il y a trois des vôtres qui vous ont quitté Mr le président, je ne sais pas, je l’ignore. Alors, là aussi il y a quelque chose qui se passe qui n’est pas bien, jusqu’à aujourd’hui j’ignore si Quenum, Ali Camarou, Houangnin ont démissionné de mon groupe, je viens de l’apprendre par mon vice président derrière moi comme ça en catimini. Mais moi Rosine Vieyra Soglo, présidente du groupe je n’ai rien su. Président du parti qui les a amené ici, car c’est par la RB qu’ils sont venus ici dans cet hémicycle, c’est la RB qui a fait campagne pour eux, c’est parce que  la RB a dit prenez les que la population a voté pour eux, ça aussi il faut en parler, faut pas avoir la langue de bois, moi je n’ai plus rien à perdre. Regardez moi bien eux tous, mes chers collègues regardez-moi, regardez-moi bien, si vous croyez que ça me fait quelques choses, vous vous fourrez les doigts…. Je suis vieille, je suis aveugle, je suis dans la cité 24H sur 24, je prie le ciel pour que ça ne vous arrive pas. Qui sait, qui n’ose, personne ne le sait, alors ne vous réjouissez pas. Vous savez, ah! on va lui faire quelque chose. Vous ne me faites rien. On ne peut plus rien me faire. On ne peut plus faire quelques choses à quelqu’un qui n’existe plus, quelqu’un qui n’est plus vivant. Car moi je ne suis plus, je suis aveugle, je suis vieille. Si QUENUM, si Ali Camarou, qui connaissait Ali Camarou  qui l’a amené ici? Houngnin ? Qui les connaissait ? Si Léhady n’était pas allé les chercher ? Quenum il n’a même pas honte, lui qui se dit venant d’une grande famille, la façon dont il se comporte, j’ai le droit de le dire monsieur le président. Vous en pensez ce que vous voulez. Je n’ai rien n’a ciré, car je n’ai plus rien à perdre, vous le savez très bien, vous ne pouvez plus rien me faire, rien du tout. S’il vous plaît laissez moi parler ne serait ce que pour une fois.  La langue de bois j’en ai ras-le- bol. Vous croyez quoi ? Que le pays vous appartient ? On est rien. Nous ne sommes rien du tout. César n’oublie pas que tu n’es que mortel. Nous sommes tous mortels, ce n’est que Dieu qui compte, n’oublie pas que tu n’es qu’un simple mortel César et pourtant il avait tout. Alors il faut arrêter. Je ne dis rien, je me tais, je viens ponctuellement ici, je viens travailler, parce que la population m’a élu alors je respecte la population, je suis toujours ici, même si je suis aveugle, même si je suis fatigué, je travaille, mais il ne faut pas croire que vous allez me marcher sur les pieds, pourquoi ? Personne ne peut le faire. Il n’y a que Dieu seul, c’est vrai que je suis la doyenne, eh bien vous aurez d’autres doyens et doyennes. (……) et j’attends que vous m’envoyez les démissions des trois zouaves qui sont partis.

Les propos de Epiphane Quenum Possy Berry en réponse à la présidente Rosine Soglo


Après la réaction véhémente de la présidente Rosine Vieyra Soglo au sujet de la démission de Epiphane Quenum, Ali Camarou et Parfait Houangni du groupe parlementaire qu’elle préside et au constat que le président de l’Assemblée nationale n’ait pas voulu me laisser prendre librement la parole, j’ai demandé que soit activée les dispositions de l’article 51 qui accorde à tout membre de l’Assemblée 5 bonnes minutes de parole à la fin des débats à l’ordre du jour. La vérité sur la dislocation du groupe parlementaire Nation et Développement de la Rb s’impose pour mettre fin aux spéculations de mauvais alois colportées ça et là par des apprentis sorciers de la 25ème heure arrivés dans une maison qui s’est vidée des bonnes chaires. N’attendez pas que je trahisse ma culture et mon éducation qui obligent à respecter la bosse du vieillard pour ce qu’elle contient que de choses mystérieuses et le sein de vielle mère pour ce qu’il est devenu une divinité. Je ne veux non plus dire que la présidente Rosine Vieyra Soglo use de mensonge. Un vieillard ne ment pas. On dit qu’il est dans l’art. En politique, cela s’appelle le principe de l’étonnement propre qui est l’art de se victimiser pour retourner les efforts d’une situation consciemment créée par soi-même. Les propos tenus par la doyenne des députés, maman, n’a de but que de sacrifier Quenum et les autres députés à l’autel des ambitions de son fils qui rêve de devenir le prochain président de la République et pour qui on élague les branches gênantes. Comment comprendre le comportement des sages de la politique qui mettent la braise sur le toit en paille de leur case et qui se mettent à demander secours et désigner un bouc émissaire qu’ils savent bien en leur âme et conscience innocent. Le président Yayi Boni n’a rien à voir dans ce dossier. La lettre demandant à Epiphane Quenum de quitter la Rb sous peine de ne même être reconnu comme membre de la famille ‘’Houézèhouè’’  a été distribué à tous les députés. Là, je vois dans la désignation du président Yayi Boni l’art de se servir de ce qui n’est pas pour ‘’avorter’’ des contrats jurés devant Dieu et les hommes. J’ai entendu parler de transhumance comme le font les députés de la Rb. Quand on renvoie quelqu’un ont s’attendre qu’il aille quelque part d’autre. Je respecte maman, mais je voudrais qu’elle ne me sacrifie pas à l’autel des ambitions de son fils Léhady Soglo
                                                                                               Propos recueillis par Fidèle KENOU

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