Qu’est
ce que le 26 Octobre vous rappelle ?
Le 26 Octobre, cela
me rappelle ma jeunesse. Parce que j’étais jeune, pas très jeune enfant,
j’étais juste en classe de cinquième en ce moment là où il y a eut ce fameux coup
d’État applaudi de tous les béninois presque.
Mais après trois ans, nous avons
déchanté. Les militaires qui étaient arrivés avaient des ambitions et cela a
été encouragé par tout le peuple parce que le climat politique avant le coup d’État
là était tel que tout le monde implorait cela et voulait un changement.
Le
changement étant arrivé, tout le monde a accepté mais après trois ans
d’exercice, vous-même vous devez savoir, on a commencé par douter.
C’est ce qui
nous a conduit jusqu’à la conférence nationale où les révolutionnaires n’ont
plus été à la hauteur de l’ambition qu’a suscité ce coup d’État là, parce
qu’ils étaient présentés comme des sauveurs du peuple. Et pour finir, on les a
retrouvés comme les affameurs du peuple.
On ne pouvait plus payer les salaires,
c’était très difficile et Kérékou étant un homme avisé, il a fait un virage à
180° et nous sommes allés à la conférence nationale pour nous retrouvés ici.
Donc
si je dois vous parler de la date du 26 Octobre, c’est l’éveil de conscience.
Et l’éveil de conscience a permis à tous les béninois d’être fiers en ce moment
là. On se disait, comptons d’abord sur nos propres forces. Quand certains
s’échinaient, d’autres se gavaient. Et c’est ce qui a fait qu’on n’a pas réussi
et c’est lamentable.
Les coups d’État
ont cessé, mais attention, cela a cessé mais les nouveaux maîtres, ils nous ont
amené là la conférence nationale pourquoi ? Parce qu’ils avaient la
plénitude du pouvoir, ils pouvaient donner à manger à tout ce peuple là. Le
peuple a soutenu, c’est le pouvoir le plus soutenu par le peuple au Bénin que
je sache. Tout a été accepté. Mais comment se fait il qu’ils n’ont pas pu
servir ce peuple alors qu’ils criaient servir le peuple. Ils se sont servis. Cela
a deux volets. Ne nous leurrons pas. Sinon, c’était l’occasion pour réussir le
décollage économique de ce pays mais les nouveaux maîtres, ils ont commencé par
se servir et finalement la récession économique s’est installée. Et pourtant
nous pouvons nous suffire. Puisqu’on mettait tout le monde au travail. Il y
avait beaucoup de sociétés créées où on remettait à des béninois pour gérer.
Mais ils n’ont pas géré comme un patrimoine nationale, ils ont géré ça dans
leur poche. Et pour finir, l’État était en cessation de paiement alors qu’il
avait la plénitude de faire toutes les politiques possibles pour que le peuple
puisse vivre mieux. Et c’est ce qui nous a amené à la démocratie où aujourd’hui,
il y a la veille citoyenne. Quand nous nous rappelons de ce que le pouvoir a
été et aujourd’hui, il y a une nette amélioration. Parce que, c’était une
pensée unique et comment se fait il qu’une pensée unique n’a pas pu
réussir ? C’est dommage.
Propos recueillis par F.K