Du vendredi 28 Octobre 2016 au
vendredi 4 Novembre 2016, huit jours viennent de s’écouler dans la garde à vue
du président du patronat béninois, Sébastien Ajavon dans l’affaire de 18
Kilogrammes de cocaïne retrouvés dans l’un de ses conteneurs au port de
Cotonou. Conformément à l’alinéa 5 de l’article 53 du code de procédure pénale,
le procureur de la République lui a notifié la prorogation de sa garde à vue de
48 heures en plus, ce qui fait logiquement les huit jours ce vendredi 4
Novembre 2016. L’hypothèse la plus probable est que le procureur de la
République est en train de réunir les éléments nécessaires afin de mieux
apprécier le dossier. On se souvient qu’aussitôt après être informé de cette
affaire, il a mis sur pied une commission d’enquête mixte. En dehors de cette
commission mixte qui n’a pas encore déposé le rapport de ses enquêtes, la
brigade maritime et l'Office central de répression du trafic
illicite de drogue (Ocertid)
poursuivent les recherches sur le même dossier. Puisque la garde à vue ne peut
excéder une période de 8 jours, les regards sont à nouveau tournés vers le
procureur de la République pour savoir la suite à donner à cette affaire. Dans
le cas d’espèce, les possibilités qui s’offrent au procureur de la République
au regard des éléments d’appréciation en sa possession sont, soit la mise en
liberté provisoire, la mise sous contrôle judiciaire ou même le mandat de
dépôt. Dans un cas ou l’autre, un juge sera désigné pour instruire le dossier
jusqu’à ce que la vérité se manifeste.
Il faut souligner qu’en
attendant que le verdict ne soit dit dans la journée d’aujourd’hui, plusieurs
personnalités publiques et politiques se sont prononcées pour inviter le peuple
au calme en attendant la décision de la justice. Parmi eux, on peut rappeler
ici, la déclaration des honorables Rachidi Gbadamassi et Nazaire Sado, le
professeur Albert Tévoèdjrè, l’ancien président de la République Nicéphore
Dieudonné Soglo, l’ancien président de la cour constitutionnelle, Me Robert
Dossou, sans oublier le Conseil national du patronat du Bénin (Cnp-Bénin). Le
médiateur de la République, Joseph Gnonlonfoun n’est pas resté en marge. Il a
publié le mercredi 2 Novembre dernier un message pour inviter l’ensemble du
peuple béninois à faire preuve de patience et à avoir confiance à la justice.
(Lire ci-dessous le message du médiateur de la République, Joseph
Gnonlonfoun).
‘’Dossier Sébastien Ajavon’’
Le Médiateur de la République invite les Béninois à la patience
Citoyennes, citoyens, chers compatriotes
L’article 10 de la loi instituant le Médiateur de la République
dispose en son alinéa 3 que ‘’ne relèvent pas de la compétence du Médiateur de
la République les procédures engagées devant la justice ou la dénonciation
d’une décision judiciaire’’.
Cependant, le Médiateur de la République ne peut rester indifférent ou
insensible à tout évènement susceptible de mettre en péril la paix, la
stabilité, l’unité nationale et surtout notre fragile processus démocratique.
C’est pourquoi, je me permets de lancer un appel pressant à tous nos
compatriotes.
Nous devons faire montre de patience face à la situation actuelle.
En effet, la justice de notre pays est saisie d’un dossier concernant
un de nos compatriotes qui est une personnalité importante de notre économie
nationale et du paysage politique béninois. Je voudrais vous inviter, chers
compatriotes, à faire confiance à notre justice dont les acteurs sont présumés
aussi patriotes que chacun d’entre nous.
Aussi, voudrais-je que ces acteurs ne fassent l’objet d’aucune
pression, d’où qu’elle vienne.
Ainsi, grâce au patriotisme éclairé de tous les Béninois, il pourra
être fait une juste et rigoureuse application de la loi par les juges.
Vive l’unité nationale dans la paix et la concorde.
Porto-Novo, le 02 novembre 2016
Le Médiateur de la République
Joseph H. Gnonlonfoun
(Magistrat)
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