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REPUBLIQUE DU BENIN
PRESIDENCE DE LA REPUBLIQUE
Porto-Novo, le 30 décembre 2010
• Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale,
• Monsieur le Président de la Cour Constitutionnelle,
• Monsieur le Président de la Cour Suprême,
• Monsieur le Président de la Haute Cour de Justice,
• Monsieur le Président du Conseil Economique et Social,
• Monsieur le Président de la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la
Communication,
• Monsieur le Médiateur de la République,
• Madame le Grand Chancelier de l’Ordre National du Bénin,
• Mesdames et Messieurs les Membres du Gouvernement,
• Excellences, Mesdames et Messieurs les Chefs de mission diplomatique et
consulaire et les Représentants des Organisations Internationales,
• Honorables Députés,
• Mesdames et Messieurs les Sages et Notables de la ville de
Porto-Novo,
• Mesdames et Messieurs les responsables des confessions
religieuses,
• Mesdames et Messieurs,
L’obligation constitutionnelle à laquelle je me soumets en vous adressant, ce
jour 30 décembre 2010, mon message sur l’état de la nation s’inscrit dans un
contexte particulier caractérisé notamment par le cinquantenaire de
l’indépendance de notre cher pays mieux par le vingtième anniversaire de la
Constitution du 11 décembre 1990 et mieux encore, par la fin prochaine du mandat
que le peuple béninois m’a confié à la tête de notre Etat.
Je rends grâce à notre Créateur pour les multiples bénédictions dont il ne
cesse de combler notre chère nation.
Nombre d’observateurs avertis de l’actualité politique nationale et du
fonctionnement de notre démocratie reconnaissent que l’événement qui réunit à
l’hémicycle chaque année les élus du peuple et le Chef du Gouvernement est
devenu maintenant une tradition. Il est attendu légitimement par nos populations
qui veulent s’enquérir du chemin parcouru dans notre quête de bien-être, de
paix, de liberté, d’épanouissement individuel et collectif.
C’est donc avec enthousiasme et foi que je me présente, pour la cinquième
fois, devant votre auguste Assemblée pour soumettre à votre attention l’état de
la Nation au titre de l’année qui s’achève.
Je voudrais vous exprimer ma gratitude pour votre accueil chaleureux et
fraternel et saluer la présence très remarquée parmi nous de l’ensemble des
Présidents et Hauts Responsables des Institutions de la République, des notables
et sages de la ville de Porto-Novo ainsi que des représentants des confessions
religieuses.
Je voudrais également remercier les chefs de mission diplomatique et
consulaire ainsi que les représentants des Organisations Internationales pour
leur présence à cette cérémonie solennelle.
Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale,
Honorables Députés,
Mesdames et Messieurs,
La construction d’un Etat de droit se renforce inexorablement dans notre
pays. L’année 2010 a été marquée, comme les années précédentes, par un
fonctionnement harmonieux de toutes les institutions de la République. Chacune
d’elles a joué son rôle dans le respect des prérogatives et des compétences qui
lui sont dévolues par la Constitution du 11 décembre 1990, à travers des débats
contradictoires même si parfois une certaine effervescence a été observée à des
moments et que je considère plutôt comme des manifestations de la vitalité de
tout système démocratique. La liberté d’expression et d’action permet en effet à
chaque citoyen de participer activement, et à sa manière, au débat national sur
la gestion des affaires publiques. Dans le respect de cette logique de
tolérance, de dialogue et de recherche de consensus, mon gouvernement a engagé
des actions visant le renforcement de notre système démocratique. C’est dans ce
cadre qu’une commission composée des juristes de haut niveau a procédé à la
relecture de notre Constitution et proposé des amendements qui sont soumis à
l’étude de la Représentation Nationale. C’est également dans le souci de
corriger les faiblesses de notre système électoral que mon Gouvernement a
également mis en place une autre commission de juristes indépendants en vue de
réformer totalement et dans une approche participative la Commission Electorale
Nationale Autonome. S’inscrit aussi dans cette rubrique le projet de loi portant
nouveau découpage territorial que mon Gouvernement a soumis à votre auguste
assemblée dans le souci de rapprocher davantage l’administration de l’administré
en vue de renforcer l’exercice de la démocratie à la base.
L’assainissement de notre système électoral, l’un des piliers essentiels de
la démocratie, a été une préoccupation majeure du Gouvernement. En effet, vous
le savez, la consolidation de la démocratie suppose notamment la régularité des
consultations électorales. Mais quel sens donnerait-on à nos élections si elles
portent en elles les germes de la contestation et des perturbations sociales ?
Quel sens donnerait-on à notre démocratie si chaque élection constitue un risque
de fragilisation des acquis démocratiques et de retard de la marche vers le
progrès ?
C’est la raison pour laquelle le Gouvernement, dans sa mission de garant de
la paix sociale, a joué un rôle de facilitateur avec l’appui des partenaires
techniques et financiers, de la société civile, des autres forces vives de la
Nation et des Institutions de la République, et est en train de faire élaborer
la Liste Electorale Permanente Informatisée sur la base des différentes lois
votées par notre institution parlementaire. Aujourd’hui, le processus suit son
cours et toutes les aires opérationnelles sont déjà prises en compte en dépit
des contingences liées aux intempéries et à la réticence de certains acteurs. Je
saisis l’occasion pour encourager nos compatriotes à contribuer à
l’aboutissement heureux de ce processus. C’est un devoir citoyen. Je n’aurai de
cesse de répéter que le prix de la paix passe par la transparence des scrutins
dont la liste électorale constitue l’un des éléments majeurs.
Outre cet avantage, nous le dirons jamais assez, la LEPI est véritablement un
outil de développement à buts multiples. C’est le lieu de renouveler, au nom de
la Nation, toute notre gratitude à tous les Partenaires Techniques et Financiers
qui ne cessent de s’investir, voire se sacrifier pour apporter leur soutien
multiforme à cet instrument vecteur de paix, de meilleure gouvernance, de
développement et de prospérité. Qu’ils soient notre porte-parole auprès de leurs
Institutions et Gouvernements respectifs.
Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale,
Honorables Députés,
Mesdames et Messieurs,
Les fondements de notre système démocratique doivent être consolidés par un
système juridique et judiciaire qui garantit les droits fondamentaux de l’homme,
les libertés publiques et la dignité humaine. A cet égard, mon gouvernement a
mis l’accent sur le renforcement des capacités des cours et tribunaux par la
construction et la réhabilitation d’infrastructures ainsi que la mise à
disposition de personnels compétents. Je me réjouis à ce titre de l’achèvement
des travaux de réhabilitation des tribunaux de première instance de Cotonou, de
Natitingou et de Kandi, commencés en 2009, de même que de l’achèvement des
nouveaux bâtiments des Cours d’Appel de Cotonou et de Parakou.
Des travaux de construction des sièges de six nouveaux tribunaux de première
instance sont actuellement en cours à Djougou, Aplahoué, Abomey-Calavi, Allada,
Savalou et Pobè et seront achevés en 2011. Il en est de même du siège de la Cour
d’Appel d’Abomey. En outre, les tribunaux de conciliation de quatorze Communes
des départements du Mono, du Couffo, de l’Atacora et de la Donga disposent
désormais de salles d’audience et de bureaux adéquats. Toutes ces réalisations
ont été possibles grâce à l’appui de nos partenaires du secteur.
Par ailleurs, le réseau juridictionnel amorce progressivement son extension,
en application de la loi du 27 août 2002 portant organisation judiciaire en
République du Bénin, avec la mise en service d’un neuvième Tribunal de première
instance à Abomey-Calavi et des Cours d’Appel d’Abomey et de Parakou. Ainsi, sur
les 28 tribunaux de première instance prévus par la loi portant organisation
judiciaire, notre pays en comptera 14 en 2011, à l’achèvement des travaux en
cours, ce qui permettra de rapprocher la justice des justiciables.
Tous ces efforts concourent à la consolidation de l’Etat de droit dans notre
pays, car il n’y a pas de démocratie sans un Etat de droit et il n’y a pas
d’Etat de droit sans une justice crédible, fiable, vertueuse et accessible à
tous.
Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale,
Honorables Députés,
Mesdames et Messieurs,
La modernisation de l’Administration judiciaire ne saurait occulter les
autres pans de l’Administration publique qui doit répondre aux exigences d’une
gouvernance administrative orientée vers des résultats compatibles avec les
besoins des usagers. C’est pourquoi, mon gouvernement a mis en place une série
de réformes pour une plus grande efficacité de l’Administration publique, afin
qu’elle demeure au service de l’intérêt général et de la promotion du secteur
privé. Ces actions de réforme visent :
• une meilleure articulation des ressources et des missions de l’Etat, à
travers la rationalisation et la stabilisation des structures et de
l’organisation administrative ;
• la suppression des lourdeurs et la lenteur qui caractérisent le
fonctionnement des services publics par la simplification des procédures ;
• la promotion des valeurs de travail, de performance, d’éthique,
d’obligation de résultat et de compte rendu ;
• la promotion d’une nouvelle culture administrative apolitique en vue d’en
faire un véritable vecteur de développement.
Le Gouvernement a poursuivi au cours de l’année 2010 l’assainissement des
finances publiques. L’évolution des prix à la consommation a été contenue dans
la limite des 3 % préconisé par l’UEMOA et le taux d’inflation est estimé à 1,8
% en novembre 2010.
Cette maîtrise de l’inflation provenant notamment de l’amélioration de la
production vivrière a permis de sauvegarder le pouvoir d’achat des ménages. En
ce qui concerne la dette publique, le taux d’endettement est estimé à 30 %
contre une norme communautaire UEMOA de 70 %.
L’Etat s’est également employé à éponger la totalité des arriérés de paiement
depuis 2006 et les efforts ont été maintenus pour éviter de nouveaux
arriérés
La politique de restructuration économique mise en œuvre depuis avril 2006,
s’est également poursuivie à travers les réformes structurelles,
l’assainissement du cadre macroéconomique et le maintien de sa stabilité ainsi
que la promotion des investissements.
Ainsi, au titre de la mise en concession du réseau des chemins de fer
Bénin-Niger, en relation avec le Niger, dont l’option a été engagée depuis 2005,
les dispositions sont en cours en vue de la signature imminente de la convention
de concession de la gestion et de l’exploitation du réseau ferroviaire qui sera
accompagnée d’une révision des accords, protocoles et conventions entre le Bénin
et le Niger relatifs à l’Organisation Commune Bénin Niger des Chemins de Fer et
des transports. Par ailleurs, l’ouverture du capital de Bénin Télécoms SA dans
le cadre de la politique de libéralisation du secteur des télécommunications,
est amorcée. Le désengagement de l’Etat du capital de la Société des Ciments
d’Onigbolo (SCO) a été conduit à terme et le locataire gérant a repris les 51%
d’actions précédemment détenues par le Bénin
S’agissant de la promotion des investissements et du renforcement du
dispositif de suivi-évaluation, il a été procédé à l’assainissement du Programme
d’Investissements Publics, à travers la rationalisation des projets et
programmes du portefeuille actif de l’Etat pour en faire un véritable moteur de
développement et non plus un complément du budget de fonctionnement.
Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale,
Honorables Députés,
Mesdames et Messieurs
L’année 2010 a été marquée par les répercussions de la crise économique et
financière mondiale, venue perturber la reprise économique amorcée en 2006. Le
taux de croissance économique, qui s’établit en 2009 et en 2010 autour de 3%,
marque une rupture avec le niveau de 5% atteint en 2008. Actuellement, les
finances publiques s’en trouvent affectées au point que le budget général de
l’état exercice 2011 est élaboré en baisse par rapport à l’année 2010.
Notre pays a été, par ailleurs, secoué par le phénomène de placement illégal
de fonds, dit « affaire ICC Services et Consorts ». C’est le lieu de déplorer ce
phénomène qui a mis à rude épreuve nos compatriotes spoliés de leurs biens et de
leurs richesses et de dénoncer aussi ceux qui se sont laissés abuser par ces
marchands d’illusions. La réponse de mon gouvernement face à ce phénomène qui
traduit la perte des repères et de valeurs de nos compatriotes, a été de mettre
aux arrêts les personnes indélicates, de saisir les numéraires et biens
illégalement acquis, de recenser les structures mises en cause ainsi que les
déposants et de superviser le processus de remboursement progressif déjà engagé
par certaines structures illégales. Il est à souligner que toutes ces actions
ont été menées par l’Etat dans son rôle de facilitateur et mon Gouvernement
veillera à ce que les fonds illégalement pris soient restitués aux déposants
sans recourir aux ressources publiques. Le dossier est depuis lors pris en
charge par la Justice.
Dans le secteur agricole, la situation s’est améliorée. Comme la vision de
mon gouvernement est de faire du Bénin à l’horizon 2025, une puissance agricole
dynamique et compétitive, les actions conduites dans ce secteur en 2010
concernent la recherche, la production de semences améliorées,
l’approvisionnement en intrants, la maîtrise de l’eau, la mécanisation, la
conservation, la transformation et le stockage des produits agricoles, la mise
aux normes de qualité et de conditionnement, l’organisation des producteurs, la
commercialisation, la concertation entre acteurs.
La filière coton, compte tenu de son importance pour l’économie béninoise,
continue de bénéficier d’une attention particulière pour sa relance. L’accent
est mis sur la réorganisation des organisations des producteurs afin d’y
restaurer la qualité de la gouvernance et la confiance, à travers la création de
coopératives villageoises de producteurs de coton et le renforcement du
dispositif d’encadrement des producteurs. Ces actions ont induit un engouement
des producteurs qui s’est traduit par une superficie emblavée de 181 870
hectares pour la campagne agricole 2010-2011, soit une augmentation de 24% par
rapport à la campagne précédente.
De même, la constitution de stock tampon et la distribution rapprochée de
céréales à travers notre Office National d’Appui à la Sécurité Alimentaire
(ONASA) a permis de soulager les populations et de passer une soudure
relativement apaisée en 2010.
Malheureusement, les changements climatiques sont venus compromettre les
bons rendements escomptés dans le domaine des produits vivriers où des milliers
d’hectares ont été dévastés par les inondations. Néanmoins, le stock existant
permet de satisfaire les besoins de consommation courante.
A vrai dire, l’enjeu pour les années à venir est de promouvoir les petites
unités de transformation et de conservation dans toutes nos localités afin de
donner plus de valeur ajoutée, d’emplois et de revenus à nos producteurs.
Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale,
Honorables Députés,
Mesdames et Messieurs,
Les efforts de développement sont également soutenus par les infrastructures
de communication et d’information. L’information joue en effet un rôle important
et participe à la consolidation de la démocratie. Or, pendant longtemps, nos
efforts sont restés insuffisants dans le processus de mise à disposition du
peuple, d’une radiodiffusion et d’une télévision nationales auxquelles
s’identifient nos compatriotes où qu’ils se trouvent et qui les informent des
questions touchant à leur identité et à leur devenir, une radiodiffusion et une
télévision nationales qui servent de ciment à l’unité nationale.
C’est à cet effet qu’un vaste programme radiophonique et télévisuel intégral
du territoire a été conçu et mis en œuvre. Aujourd’hui, le taux de couverture
radiophonique et télévisuelle du territoire est passé à de 40 % à 95%. De même,
les programmes de la radiodiffusion et de la télévision sont désormais sur
satellite et sont reçus depuis octobre 2010 en Afrique, en Europe, au
Moyen-Orient et en Océanie, et depuis le 16 décembre 2010 aux Etats-Unis
d’Amérique, au Canada, en Amérique latine et dans les Caraïbes.
Par ailleurs, pour faire du Bénin le quartier numérique de l’Afrique, mon
Gouvernement met en œuvre le projet e-Bénin, pour servir de socle à la politique
gouvernementale d’appropriation par les populations des technologies de
l’information et de la communication.
Les infrastructures de transport jouent également un rôle important dans le
processus de développement économique et social. A cet égard, la politique des
transports tient compte de la position et de la vocation du Bénin comme pays de
transit. Ainsi, au titre de la modernisation du réseau routier, le Gouvernement
a poursuivi l’extension du réseau bitumé par l’exécution de grands chantiers
routiers qui ont nécessité la mobilisation d’un financement d’environ 267
milliards de francs CFA dont 56 milliards du budget national et 211 milliards de
francs CFA de contribution extérieure pour un linéaire de 562 km.
Dans le cadre de la sauvegarde des investissements routiers, des travaux
d’entretien ont été entrepris sur plusieurs axes, notamment 929 km de route
bitumée et environ 4200 km de route en terre, pour un coût total de 49 milliards
de francs CFA entièrement engagé sur les ressources du Fonds Routier.
A ces différentes actions, il faut ajouter les travaux de construction et de
réhabilitation de pistes rurales pour un linéaire de 583 km répartis dans
plusieurs communes à travers tout le territoire national.
En ce qui concerne le sous-secteur transport aérien, les actions menées dans
le cadre de la stratégie de développement de ce secteur s’inscrivent dans le
programme de modernisation, de renforcement et de développement du secteur
aérien, en particulier la réhabilitation et le développement des infrastructures
et des installations terminales de la plate-forme aéroportuaire de Cotonou. Les
travaux de construction du nouvel aéroport de Tourou se poursuivent. Pour ce qui
est de l’aéroport de Tigninti à Natitingou, l’étude réalisée par l’ASECNA est
achevée et la recherche de financement doit être engagée incessamment.
Dans la chaîne des transports, le rôle du transport maritime dans l’économie
de notre pays n’est plus à démontrer. Les grands projets de réforme en cours
dans le domaine portuaire découlent de la vision de développement du Bénin et
des orientations stratégiques du gouvernement. L’aboutissement de ces projets
permettra dans les prochains mois de renforcer la compétitivité du port de
Cotonou et de le repositionner dans la sous-région comme une plate-forme
stratégique de transit, d’accroître de façon significative le volume
d’activités, de sécuriser les opérations portuaires et de conforter le port de
Cotonou dans son rôle de « poumon de l’économie nationale ».
Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale,
Honorables invités,
Mesdames et Messieurs,
Bien que la question énergétique se pose avec gravité à tous les pays de la
sous-région, je voudrais solliciter l’indulgence des béninoises et des béninois
pour tous les désagréments subis quotidiennement. La réduction de la dépendance
énergétique de notre pays, l’offre d’énergie en qualité et à moindre coût
demeurent des priorités pour mon gouvernement en vue de faire du Bénin à
l’horizon 2015, un pays qui exploite ses ressources énergétiques et en eau de
manière durable, afin qu’elles contribuent au développement socio-économique
pour le bien-être des populations.
Dans ce cadre, pour juguler les déficits énergétiques avec ses conséquences
de coupures répétées, mon gouvernement a engagé la construction de la centrale
thermique de 80 mégawatts de Maria-Gléta. Elle sera achevée et mise en service
au cours du premier trimestre de l’année 2011. Mieux, mon gouvernement a décidé
de transformer cette turbine à gaz en une centrale à cycle combiné qui permettra
d’augmenter sa capacité à 110 mégawatts.
En accord avec la politique sous-régionale de l’hydro-électricité,
l’instruction du projet d’aménagement hydro-électrique d’Adjarala s’est
poursuivie avec l’accord en 2010 des partenaires pour financer ledit projet
d’une puissance totale de 147 mégawatts. Par ailleurs, mon gouvernement a ouvert
le secteur de la production d’énergie électrique aux investissements privés et
vient d’autoriser la construction d’une nouvelle centrale d’au moins 50
mégawatts sur le même site. Il en est de même de la première centrale solaire au
Bénin de 5 mégawatts concédée à une entreprise privée et qui sera construite à
Kandi.
Dans le domaine du transport de l’énergie électrique, l’interconnexion
Nord/Togo –Nord/Bénin, d’un coût de plus de 22 milliards FCFA, s’est achevée le
26 juin 2010.
Dans le sous-secteur de l’eau, plusieurs points d’eau dont des forages
équipés de pompes, des adductions d’eau villageoises ont été réalisés et
d’anciens forages réhabilités dans nos communes. En 2010, mon gouvernement
atteindra 1572 équivalents points d’eau dans tous les départements de notre
pays. En zone urbaine, le taux de desserte a connu en 2010 un accroissement et
est passé de 57% en 2009 à 59 % en 2010.
Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale,
Honorables Députés,
Mesdames et Messieurs,
Le développement d’une nation tient aussi et pour une grande part de la
qualité de ses ressources humaines. A ce titre, mon gouvernement s’est employé à
œuvrer à accroître la participation des jeunes et des femmes à la création de la
richesse nationale à travers des programmes permettant de leur assurer un revenu
minimum.
Ainsi, dans le cadre de la prise en charge et de l’accompagnement des
demandeurs d’emploi en vue de leur insertion dans la vie active, le Gouvernement
a consenti des moyens de plus en plus importants à l’Agence Nationale pour
l’Emploi en vue de satisfaire la demande croissante d’emplois et de permettre à
cette structure d’être plus proche des populations dans les 77 communes de notre
pays. Aujourd’hui, ces efforts ont permis de former à la création d’entreprise,
3.685 jeunes et femmes aptes à créer des activités génératrices de revenus et
d’emplois. Dans le cadre du soutien aux initiatives des jeunes, 1.177
microprojets ont été financés au cours de l’année 2010 pour un montant de 454
millions de francs CFA au profit de 2.036 bénéficiaires dont 1.984 femmes.
Par ailleurs, au titre du crédit relais et du renforcement des capacités
financières des institutions de microfinance, d’une part, et du financement des
activités agricoles en milieu rural d’autre part, 52 institutions de
microfinance ont été refinancées pour un montant de neuf milliards de FCFA. Au
titre du programme de micro crédits aux plus pauvres, environ 728 000
bénéficiaires ont été concernés pour un montant cumulé de 38,5 milliards
FCFA.
Dans le domaine de l’éducation, mon gouvernement s’emploie à améliorer
l’accès à l’enseignement ainsi que les conditions de vie et de travail des
enseignants. Ainsi, au niveau de l’enseignement primaire, le Gouvernement a
entrepris de recruter 4.500 nouveaux enseignants de la maternelle et du primaire
pour renforcer le système éducatif.
S’agissant des infrastructures, de nouvelles salles de classe sont
construites sur le financement de plusieurs programmes et le matériel didactique
mis progressivement à la disposition de toutes les écoles y compris celles du
secteur privé.
Dans le sous-secteur de l’enseignement secondaire et de la formation
technique et professionnelle, je voudrais souligner :
• l’équipement et la mise en service du lycée technique agricole de Parakou
;
• la réception et l’équipement du lycée industriel de Porto-Novo ;
• la mise en service du centre de métiers de Covè ;
• la généralisation de la mesure d’exonération des frais de scolarité des
filles des classes de 6ème et 5ème sur toute l’étendue du territoire national,
pour un coût global de près d’un milliard de FCFA.
Au niveau de l’enseignement supérieur, des efforts sont réalisés pour la
diversification des offres de formation, le désengorgement des universités
nationales, le renforcement des infrastructures académiques, pédagogiques et
l’amélioration des conditions de travail et de vie des enseignants du supérieur.
Ces efforts se sont traduits notamment par :
• l’ouverture et le démarrage des activités académiques de la Faculté des
Lettres, Arts et Sciences Humaines de l’Université de Parakou dès la rentrée
2010-2011 ;
• la signature du décret n°2010-024 du 15 février 2010 portant statuts
particuliers des corps des personnels enseignants des Universités nationales du
Bénin ;
• l’installation d’une tente de 1200 places pour servir d’amphithéâtre à
l’Université d’Abomey-Calavi.
Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale,
Honorables Députés,
Mesdames et Messieurs,
Les industries culturelle, artisanale et touristique participent au
renforcement de la vitalité et à l’amélioration de la compétitivité de
l’économie nationale. C’est aussi pour cette raison que mon Gouvernement y
accorde une attention soutenue. Dans le domaine de la culture, d’importantes
activités ont été réalisées pour la valorisation de notre patrimoine, au nombre
desquelles la réhabilitation de certains palais royaux et l’organisation de
plusieurs manifestations culturelles. Dans le secteur de l’artisanat, qui
emploie 13% de la population active et contribue pour 12% au PIB, mon
gouvernement a poursuivi la mise en œuvre du projet de Développement du Secteur
de l’Artisanat au Bénin en liaison avec la BOAD pour renforcer les capacités des
artisans et faciliter leur accès au financement en augmentant leur ligne de
crédit par le budget national au titre du PIP 2010 à hauteur d’un milliard de
francs CFA.
Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale,
Honorables Députés,
Mesdames et Messieurs,
Au cours de l’année 2010, notre pays a connu des inondations d’une ampleur
exceptionnelle qui ont provoqué de nombreux dégâts matériels et des pertes en
vies humaines. Avec l’aide de la communauté internationale, de bonnes volontés
et des ressources internes, le Gouvernement a pu soulager les victimes avec des
dons en médicaments, en matériaux de construction, vivres, moustiquaires
imprégnées et effets vestimentaires et de couchage.
C’est le lieu, pour moi, d’exprimer toute ma reconnaissance à l’ensemble de
nos partenaires qui ont répondu spontanément à notre appel et à toutes les
bonnes volontés dans cette situation de sinistre.
La solidarité nationale se traduit aussi à travers l’accès aux services
sociaux de base moins onéreux pour les plus défavorisés. A cet effet, pour
renforcer la couverture sanitaire nationale et améliorer la qualité des
services, le Gouvernement, avec l’appui de nos partenaires, a poursuivi son
programme de construction, de réhabilitation et d’équipement de diverses
formations sanitaires dont les zones sanitaires et les centres hospitaliers
départementaux. Ainsi, trois nouveaux hôpitaux de zone verront le jour à Covè,
Djidja et Djougou, avec le lancement récent des travaux de construction. Dans la
même rubrique, un hôpital de cent lits construit à Parakou, fruit de la
coopération sino-béninoise vient d’être érigé en hôpital d’instruction des
armées.
Dans le contexte actuel de décentralisation/ déconcentration, le
développement de notre pays doit être perçu et pensé dans sa dimension spatiale.
C’est pourquoi mon Gouvernement s’efforce de parvenir à une communalisation
intégrale en vue de donner à l’ensemble de nos populations l’opportunité de
participer à la prise de décision pour le développement local. Dans ce sens, le
transfert des compétences et des ressources aux communes sera poursuivi et
renforcé en 2011.
Mon gouvernement est conscient du fait que le développement tant souhaité de
notre nation ne sera effectif que si les communes sont davantage renforcées par
des infrastructures et des équipements collectifs pouvant leur permettre de
promouvoir l’économie locale d’où elles tireront des avantages subséquents.
A ce titre, les travaux d’assainissement, d’urbanisation et d’habitat
tiennent une bonne place. Ainsi, dans plusieurs villes, des voies ont été
pavées, rechargées, assainies et des collecteurs ont été construits. Dans le
même registre, mon Gouvernement va poursuivre son programme de 10.000 logements
économiques en cours d’exécution, pour la première phase, dans les villes de
Porto-Novo, Abomey-Calavi, Lokossa et Parakou. De même, le projet de protection
de la côte après le règlement des difficultés qui empêchaient le démarrage des
travaux va entrer dans sa phase active avec la construction des épis à l’Est de
Siafato.
Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale,
Honorables Députés,
Distingués invités,
Toutes ces actions entreprises ici et là dans divers domaines ne peuvent
prospérer sans un climat de paix et de tranquillité publique. La sécurité
publique est une condition indispensable au développement. Les actions menées en
2010 ont porté entre autres, sur le renforcement des actions de lutte contre la
criminalité, le grand banditisme, le trafic de drogue et le renforcement des
capacités opérationnelles des unités de défense et de sécurité.
Dans le domaine particulier de la lutte contre la criminalité et le grand
banditisme, les forces de défense et de sécurité ont assuré une présence
permanente et dissuasive sous forme de patrouilles de surveillance et
d’intervention sur les axes routiers du territoire national et dans nos villes
et campagnes. L’effectif des forces de police et de gendarmerie a été renforcé
avec le recrutement d’environ 2000 agents.
S’agissant de la lutte contre le trafic des drogues et de la vente illicite
des médicaments de la rue, des actions de sensibilisation et de lutte sont
menées en permanence sur toute l’étendue du territoire national.
Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale,
Honorables Députés,
Mesdames et Messieurs,
Notre pays est reconnu comme un pays de paix et il est impérieux pour nous
d’entretenir cette paix pour mériter cette réputation qui nous honore au sein de
la communauté internationale. Face aux défis de la mondialisation et dans un
contexte international marqué par la dynamique des grands regroupements
régionaux, notre pays est demeuré attaché à sa politique de bon voisinage et
d’intégration régionale axée sur la paix et le développement économique.
Dans cette perspective, j’ai effectué au cours de l’année 2010, des visites
d’amitié et de travail au Niger, dans le cadre de l’examen des problèmes liés au
transit des marchandises à destination de ce pays, au Nigeria pour le
renforcement de la coopération bilatérale, et successivement au Togo, au Gabon,
au Burkina-Faso, au Mali, en République Centrafricaine, au Sénégal et au Congo
Brazzaville dans le cadre du renforcement des relations politiques entre le
Bénin et ces pays frères. Je me suis également rendu à Kigali, au Rwanda, où
j’ai conduit la délégation béninoise au forum sur les Objectifs du Millénaire
pour le Développement (OMD).
Au titre du renforcement des liens d’amitié, de fraternité et de coopération
entre le Bénin et leurs pays respectifs, des chefs d’Etat et d’éminentes
personnalités de l’étranger ont honoré notre pays de leurs visites. Je voudrais
citer les Présidents du Burkina-Faso, de Côte d’Ivoire, du Gabon, du Burundi, du
Rwanda et de la République Centrafricaine.
Il m’est particulièrement agréable de mentionner également un certain nombre
de visites importantes qui sont le témoignage éloquent de l’estime et de la
considération dont bénéficie notre pays au niveau de la communauté
internationale, notamment :
• la visite Monsieur Abdou DIOUF, Secrétaire Général de l’Organisation
Internationale de la Francophonie ;
• la visite de Madame Carla BRUNI SARKOZY, première Dame de la République
française ;
• la visite au Bénin du Sous-secrétaire d’Etat américain chargé des Affaires
africaines, Monsieur Johnnie CARSON ;
• la visite au Bénin du Secrétaire Général de l’Organisation des Nations
Unies, Monsieur BAN Ki-Moon ;
• la visite au Bénin de Monsieur Jacques DIOUF, Directeur Général de
l’organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO);
• les visites au Bénin du Docteur Mohamed Al-Madani AL-AZHARI, Secrétaire
Général de la CEN-SAD ;
• la visite au Bénin de Monsieur WANG Jiarui, Ministre du Département de
liaison internationale du Comité central du Parti communiste chinois.
Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale,
Honorables Députés,
Distingués invités,
Le Bénin a continué d’affirmer sa présence effective dans le concert des
nations en prenant une part active aux grands débats au sein de l’Organisation
des Nations Unies, de l’Union Africaine, de la CEDEAO, de l’UEMOA sur les
questions liées au développement économique, à la paix, à la sécurité et aux
crises qui secouent notre sous-région, l’Afrique et le monde.
L’un des succès diplomatiques enregistrés par notre pays au cours de l’année
2010 a été l’organisation à Cotonou du 16 au 20 novembre 2010, du symposium
international sur le cinquantenaire des indépendances africaines sur le thème :
« L’audace, unique défi pour une Afrique nouvelle ». Des personnalités en
provenance de tous les continents et en particulier d’Afrique, hommes et femmes
du monde scientifique, de l’univers des opérateurs économiques, de la société
civile, des syndicats et communautés de base ainsi que des responsables
politiques et des chefs d’organisations régionales et internationales ont pris
part à ce forum exceptionnel de vérité et d’espérance. Un manifeste a été
proclamé à l’issue dudit symposium et fera l’objet d’une internalisation au
niveau de l’Union Africaine qui l’a inscrit à l’ordre du jour de sa prochaine
session.
Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale,
Honorables Députés,
Mesdames et Messieurs,
L’année 2011 restera encore marquée par les effets de la crise financière qui
continueront probablement de se manifester selon certains experts. Pour y faire
face, mon gouvernement a entrepris de mettre en œuvre un programme économique et
financier en partenariat avec le Fonds Monétaire International (FMI), la Banque
Mondiale et les autres partenaires techniques et financiers. Ce programme
permettra de dégager les marges de manœuvres nécessaires pour la poursuite des
dépenses d’investissement productives ainsi que celles relatives à la lutte
contre la pauvreté.
Je réaffirme au peuple béninois mon engagement et celui de mon gouvernement à
maintenir le cap de la nouvelle dynamique de développement qui s’appuie sur une
meilleure gouvernance administrative et économique, la promotion de
l’entreprise, le renforcement des infrastructures socioéconomiques et le
développement local. Je reste convaincu que notre pays réussira sa relance
économique dans un environnement social et politique favorable.
Pour 2011, le Gouvernement poursuivra l’élaboration des stratégies
thématiques de développement en cohérence avec la Stratégie de Croissance et de
Réduction de la Pauvreté 2011-2015 en cours de finalisation. La mise en œuvre de
ce programme suppose une volonté ferme et éclairée de tous les acteurs. A cet
effet, les cadres des ministères sectoriels seront formés à l’utilisation du
guide méthodologique pour l’élaboration des documents de stratégie sectorielle
ou thématique. La capacité des décideurs devra être renforcée pour la prise en
compte effective des questions de population dans les plans et programmes de
développement et les dispositions devront être prises pour élaborer et procéder
au lancement de la Politique Nationale sur la Migration.
Le Bénin participera également à la rencontre internationale d’évaluation sur
la période 2001-2010 du programme d’action de Bruxelles en faveur des PMA en vue
de contribuer à l’élaboration d’un nouveau programme de développement pour les
dix prochaines années.
Pour l’année 2011, les enjeux du Programme d’Investissements Publics sont
d’une part, l’adéquation obligatoire des priorités aux besoins réels des
populations ; d’autre part, l’intégration obligatoire des microprojets à impact
local et enfin, le renforcement de l’adéquation entre les programmations et les
réalisations du Programme d’Investissements Publics.
De même, pour concrétiser cette volonté, le Gouvernement mettra en œuvre en
2011, le Programme d’Appui à la réalisation des microprojets dans les Communes
sous la tutelle du Ministère en charge de la Décentralisation et de la
Gouvernance Locale, pour renforcer le Fonds d’Appui au Développement des
Communes.
L’année 2011 sera déterminante dans le cadre des consultations électorales
avec les élections présidentielle et législatives. J’invite le peuple béninois à
aborder ces échéances avec sérénité et espérance. Le 5 avril 2011 à minuit
prendra fin mon mandat. Une nouvelle élection présidentielle sera organisée. Mon
Gouvernement prend d’ores et déjà les dispositions nécessaires pour sa tenue à
bonne date et je souhaite à cet égard la contribution et la collaboration des
autres institutions de la Répulbique.
Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale,
Honorables Députés,
Etant donné que c’est pour la dernière fois au terme du présent mandat que je
sacrifie à cette tradition devant vous, je voudrais vous remercier du fond de
mon cœur pour le travail que vous avez abattu tout au long de mon mandat. Que
Dieu bénisse chacune et chacun de vous et vous comble de ses bienfaits.
C’est aussi l’occasion pour remercier une fois encore nos partenaires au
développement pour leur permanente sollicitude à l’égard de notre Nation dans sa
quête de prospérité partagée.
Je voudrais conclure, Monsieur le Président de l’Assemblée nationale,
honorables Députés, distingués invités, en vous remerciant pour votre
disponibilité et votre attention soutenue. Nous ne devons pas nous décourager
devant l’ampleur des défis car chaque génération a des défis à relever et il y a
toujours des possibilités qui ne demandent qu’à être exploitées dans un esprit
de patriotisme et de tolérance.
Voilà pourquoi nous devons consolider les fondements de notre République.
J’en appelle donc à la réflexion de toutes les composantes de notre société sur
la refondation et le devenir de notre nation. Mon Gouvernement est comme
d’habitude ouvert au dialogue politique national avec toutes les forces
politiques ainsi que les différentes composantes de la société civile pour
relever ensemble les défis qu’impose la marche de notre pays vers la
prospérité.
En cette veille du nouvel an, je souhaite au peuple béninois, aux honorables
députés ainsi qu’à nos partenaires et amis une excellente année 2011.
Que Dieu bénisse le Bénin, notre patrie commune !
Vive la République !
Je vous remercie.
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